La députée française Mathilde Panot, vice-présidente du groupe parlementaire La France Insoumise (LFI) de Jean-Luc Mélenchon, a été interpellée par la police, mardi, en début d'après-midi, à Béjaïa, à la fin de la 32e marche de la communauté universitaire à laquelle elle venait de prendre part en compagnie de ses amis. Invitée en Algérie par le P/APC de Chemini et le Café littéraire de la même localité, la parlementaire française était accompagnée de son suppléant Mourad Tagzout, conseiller municipal de la ville d'Ivry-sur-Seine, originaire des Ath Waghlis. Les hôtes de la daïra de Chemini n'ont pas eu la chance de se déplacer dans cette région de la vallée de la Soummam, puisqu'ils ont été arrêtés par des policiers en civil près du palais de justice de Béjaïa, point de chute de la manifestation de la communauté universitaire. Interpellés à l'issue du rassemblement organisé devant le siège de l'institution judiciaire, Mme Mathilde Panot et ses accompagnateurs ont été conduits au commissariat central de Béjaïa, avant d'être relâchés. À leur grande surprise, ils seront interpellés de nouveau par les éléments de la Sûreté nationale au niveau du barrage fixe dressé à Bir Slam, à l'entrée ouest de la ville des Hammadites, alors qu'ils se dirigeaient vers la daïra de Chemini. Après vérification de leur identité, ils seront retenus pendant plusieurs minutes, avant d'être escortés vers la capitale, Alger, où "ils ont été placés sous surveillance dans un hôtel", a dénoncé, hier, dans un communiqué, le parti La France Insoumise (LFI). "Je suis en Algérie depuis dimanche. En tant que militante de la révolution citoyenne, je suis venue avec mon suppléant Mourad Tagzout rencontrer les acteurs et actrices du mouvement populaire pour comprendre, apprendre et exprimer notre solidarité avec cette révolution du sourire. La police algérienne m'a immobilisée, ainsi que la délégation qui m'accompagnait sans aucun motif", a écrit, hier, la députée française dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux. "On nous a pris nos passeports et toujours sans explications, puis on nous a escortés vers Alger. Nous sommes sous surveillance dans un hôtel. Je devais faire une conférence-débat, qui semble désormais interdite", a-t-elle déploré. Par ailleurs, elle affirmera avoir rencontré des députés du RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie), des responsables du PST (Parti socialiste des travailleurs), du MDS (Mouvement démocratique et social) et des membres du Réseau de lutte contre la répression pour les libertés démocratiques et la libération des détenus d'opinion. "C'est par curiosité intellectuelle et par fraternité entre les peuples que je suis venue adresser un signe d'amitié au peuple algérien. Je réitère mon admiration pour l'action du peuple algérien et toute ma solidarité pour la magnifique lutte qu'il mène pour sa dignité", a-t-elle noté sur son compte Twitter. Et de lancer un appel à la "solidarité avec le peuple algérien", estimant qu'"Emmanuel Macron et l'Union européenne ne (pouvaient) se taire sans être complices". Réagissant à l'interpellation de sa députée, Jean-Luc Mélenchon a publié, hier, un communiqué sur sa page Facebook, à travers lequel il déplore "l'interruption forcée du programme de rencontres de Mathilde Panot et de son équipe", tout en demandant "la garantie de leur sûreté et le respect de leur liberté de circuler".