Le préfet de police de Paris, Michel Delpuech, auditionné hier par le Parlement, a contredit le ministre de l'Intérieur pour l'affaire Alexandre Benalla. Les politiciens français parlent d'un nouveau Watergate. Après l'audition de Gérard Collomb, le préfet de police de Paris, Michel Delpuech, s'est également prêté à l'exercice. Il a exposé sa version des faits, dénonçant ouvertement des dérives individuelles inacceptables. Hier, Michel Delpuech, préfet de police de Paris, a été auditionné par la commission d'enquête parlementaire constituée dans le cadre de l'affaire Benalla, ce collaborateur d'Emmanuel Macron filmé sur la place de la Contrescarpe le 1er mai 2018, où il a frappé et malmené des manifestants. Dans la foulée de l'audition du ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, le haut fonctionnaire de police a notamment abordé la présence d'Alexandre Benalla sur les lieux, affirmant catégoriquement n'avoir jamais été sollicité en ce sens. Le haut fonctionnaire de police a par ailleurs affirmé : «M. Benalla était un interlocuteur connu. Le préfet de police de Paris contredit le ministre de l'Intérieur auditionné par la commission d'enquéte parlementaire. Lors de son audition à l'Assemblée nationale, le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, a nié toute faute dans l'affaire Benalla, et renvoyé la responsabilité d'éventuels manquements au préfet de police. Le ministre, Gérard Collomb, a été auditionné hier à l'Assemblée nationale par la commission des lois sur l'affaire Alexandre Benalla, du nom de l'ex-collaborateur d'Emmanuel Macron mis en examen pour des violences en marge des manifestations du 1er mai à Paris. Le ministre avait affirmé vouloir faire toute la lumière sur cette affaire. Alexandre Benalla, collaborateur du président emmanuel Macron dont il est chargé de la sécurité, en train de frapper et malmener des manifestants le 1er mai, alors qu'il accompagnait les forces de l'ordre en tant qu'observateur. Auditionné pour savoir pourquoi il n'a pas déposé plainte contre Alexandre Benalla, Gérard Colomb dit que ce n'est pas au ministre de saisir la justice, et que c'était au préfet de police d'agir. «Je m'étais assuré le 2 mai que tant le cabinet du président de la République que la préfecture de police avaient été destinataires de l'information mettant en cause M. Benalla. Il leur appartenait donc d'agir». Après que les faits ont été portés à la connaissance de l'Intérieur, de la préfecture et de l'Elysée, Alexandre Benalla a été limogé. La crise politique mettant en cause l'Elysée prend de l'ampleur. L'opposition dit que l'Elysée est confrontée à un Watergate. Des membres de l'opposition ont reproché à Gérard Collomb d'avoir esquivé les questions portant sur l'existence selon eux, d'une «police parallèle», lors de son audition Le député Eric Coquerel, qui a rappelé l'existence de l'article 40 du code pénal. Toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l'exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d'un crime ou d'un délit est tenu d'en donner avis sans délai au procureur de la République. L'opposition appelle le président Emmanuel Macron à parler de l'affaire. Benalla est accusé d'avoir molesté des contestataires lors de la manifestation du 1er mai. Le président français n'a pas dit mot sur l'affaire depuis sa révélation par les médias. Il est interpellé pour se prononcer, par de nombreuses personnalités, dont Jean-Luc Mélenchon. L'opposition dénonce Les élus insoumis ont été parmi les premiers à réagir, sur les réseaux sociaux, au témoignage du préfet de police de Paris. Certains n'ont pas hésité à comparer les versions de Michel Delpuech et de Gérard Collomb, les jugeant parfois contradictoires. Le politicien Jean-Luc Mélenchon (qui avait appelé plus tôt à la démission du ministre de l'Intérieur) a tweeté : Bombes atomiques jetées par le préfet de police sur l'Elysée. Ça sent le Watergate. Son camarade politique Eric Coquerel a quant à lui affirmé que «l'audition du préfet de police de Paris contredi[sai]t, en toute franchise, les réponses de Gérard Collomb». La députée du Val de Marne Mathilde Panot s'est pour sa part interrogée : «Monsieur Benalla était un interlocuteur connu, dit le préfet de police Michel Delpuech ; connu de tout le monde sauf du ministre Collomb ? Jordan Bardella, porte-parole du Rassemblement national, a pour sa part estimé que les termes de Michel Delpuech dénonçant notamment un «copinage malsain», résumaient bien la situation. Pour le premier secrétaire du PS Olivier Faure, le chef de l'Etat, impliqué dans cette affaire doit répondre, doit s'expliquer.