7401 morsures ont été enregistrées en 2018, alors que les derniers chiffres fournis par la direction de la santé de la wilaya font état de plus de 5000 morsures d'animaux rien que durant les huit premiers mois de l'année en cours. Le CHU Nedir-Mohamed de Tizi Ouzou a célébré hier la Journée mondiale de lutte contre la rage en organisant une série de conférences, au cours de laquelle les spécialistes ont d'emblée souligné que "cette zoonose virale est d'origine canine dans 95% des cas". Lors de son intervention, le professeur Toudeft, du service épidémiologique du CHU de Tizi Ouzou, a relevé que "la rage sévit à l'état endémique chez l'animal avec une moyenne de 900 cas par an" et qu'elle constitue "la dixième cause de mortalité par maladie infectieuse dans le monde, avec une moyenne de 60 000 personnes par an, soit un décès toutes les 9 minutes". Tout en insistant sur le fait que la rage est à déclaration obligatoire avec une prévention post-vaccinale efficace à 100%, Pr Toudeft a présenté quelques statistiques qui font état d'une moyenne de 900 cas/an de rage animale entre les années 2000 et 2018, période durant laquelle la moyenne de décès par rage se situe entre 15 à 20 par an. "Plus de 120 000 personnes sont exposées au risque rabique", a-t-elle encore précisé. Concernant la wilaya de Tizi Ouzou, la même oratrice a fait état de 7401 morsures enregistrées en 2018, alors que les derniers chiffres fournis par la direction de la santé de la wilaya font état de plus de 5000 morsures d'animaux rien que durant les huit premiers mois de l'année en cours. Pr Toudeft a tenu toutefois à rassurer qu'aucun cas de rage n'a été enregistré durant cette même période. Durant la rencontre d'hier, les différents intervenants notamment ceux du service épidémiologie du CHU ont relevé l'importance de lutter contre la rage canine, car, ont-ils souligné, le chien représente le plus grand risque pour la santé humaine en raison des contacts étroits du chien avec l'homme. "L'approche la plus efficace pour contrôler la rage canine est la mise en œuvre de campagnes de vaccination de masse des chiens domestiques. Dans la plupart des cas, la vaccination d'au moins 70% de la population canine permet le contrôle de la rage", a relevé Pr Toudeft qui a préconisé la prise de mesures strictes à l'effet, dit-elle, de "limiter la circulation sans restriction des chiens domestiques en faisant la promotion de la responsabilité chez les propriétaires de chiens". Elle a plaidé également pour la prise de mesures législatives afin de lutter contre le risque de la rage. "L'abattage indiscriminé des chiens n'est pas recommandé, cela peut aggraver la situation, c'est impopulaire auprès des communautés locales et cela entraîne l'indignation internationale concernant la protection des animaux", a-t-elle toutefois précisé.