Mise en garde ■ En moyenne 20 cas de décès sont enregistrés annuellement souvent par négligence et par ignorance du risque vital. C'est ce qui ressort des communications données, hier, au centre hospitalo-universitaire Nedir-Mohammed de Tizi Ouzou à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre la rage célébrée le 21 octobre de chaque année depuis 2007. Malgré les efforts déployés, cette maladie classée 10e au rang des maladies infectieuses mortelles, continue à tuer de par le monde. On enregistre annuellement 55 000 décès dus à la rage avec une moyenne de un décès chaque 10 mn selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), dont 50% sont des enfants. Selon le professeur Ziri, DG du CHU, «La rage demeure un problème de santé publique, et nécessite une large campagne informative et une collaboration étroite entre les départements de la Santé, de l'Agriculture et de l'Intérieur et des Collectivités locales qui doivent procéder à l'abattage des animaux errants». Le vecteur de la rage en Algérie comme dans le monde, est le chien dans presque 90% des cas. Le docteur Halit spécialiste en épidémiologie au CHU Nedir-Mohammed de Tizi Ouzou, affirme que la rage est une maladie mortelle à 100% et qu'une vaccination ou une sérovaccination après des morsures occasionnées par un animal suspecté de rage doit se faire dans les plus bref délais. Pour sa part, le Dr Chekroun, lors de son intervention sur le thème de l'«épidémiologie de la rage», a indiqué que 120 000 personnes sont exposées au risque rabique par année et que pas mois de 900 cas de rage animale sont enregistrés annuellement en Algérie avec plus de 80 000 morsures en 2005 (source MSP). Selon elle, 44 cas vaccinées après morsures ont été enregistrés au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou et 21 cas ont développé la rage entre 2002 et 2014. Si la rage continue à tuer c'est que la vaccination ou la sérovaccination qui sont les seules armes pour éviter de mourir, sont insuffisantes et qu'un retard dans la prise en charge de la rage et l'abandon de la vaccination, sachant que la personne mordue doit se soumettre à une série de vaccinations suivies de rappels, sont fatals. Cependant, la sensibilisation de la population et la communication constituent la pierre angulaire de la prévention de la rage selon l'avis de tous les spécialistes intervenant lors de cette journée d'information. En effet, les citoyens doivent être informés de la nécessité de vacciner leurs animaux domestiques et également sur la consultation médicale obligatoire suite à une morsure ou griffure par un animal sauvage ou domestique. Ils ont également insisté sur le fait de la prise en charge de la plaie avant de se diriger au centre de santé le plus proche. Une prise en charge de la plaie, réduit sensiblement le risque infectieux, il faut laver le plus vite possible la plaie à grande eau savonneuse (savon de Marseille) puis désinfecte la plaie à l'alcool ou avec de l'eau javellisée à 12° et enfin mettre un linge propre sur la plaie et se diriger de toute urgence vers la structure de santé la plus proche pour bénéficier de la vaccination ou de la sérovaccination antirabique. Concernant la disponibilité du vaccin antirabique, le Dr Touat a tenu à préciser que les vaccins utilisés en Algérie sont à 85% produits par l'Institut Pasteur à partir de cerveaux de souriceaux, alors qu'une partie des vaccins cellulaires est importée.