Le terrorisme constitue une "menace croissante" pour le continent africain, avec de graves implications pour la paix et la sécurité dans le monde, a indiqué lundi, devant le Conseil de sécurité de l'ONU, le Secrétaire général de cette organisation, Antonio Guterres. Au Sahel, des groupes terroristes attaquent régulièrement les forces de sécurité locales et internationales, "nous avons eu encore un mort hier, y compris nos Casques bleus de la Minusma. La violence se propage vers les Etats côtiers du golfe de Guinée", a déploré M. Guterres. S'exprimant lors d'un débat organisé par le Conseil sur le thème : "Paix et sécurité en Afrique : la centralité de la diplomatie préventive, la prévention et la résolution de conflits", le Secrétaire général de l'ONU a ainsi rappelé qu'au Nigeria, le groupe terroriste Boko Haram et ses factions dissidentes terrorisent les communautés locales et attaquent les forces de sécurité, malgré les efforts de la force multinationale mixte. "Nous voyons des réseaux terroristes se propager dans toute la Libye et l'Afrique du Nord, s'étendre à travers le Sahel jusqu'à la région du lac Tchad et apparaître en République démocratique du Congo (RDC) et au Mozambique. C'est une bataille que nous ne sommes pas en train de gagner", a-t-il dit. Selon le responsable onusien, il ne s'agit pas seulement d'une question régionale, mais d'un danger évident et immédiat pour la paix et la sécurité dans le monde. "Nous devons prendre conscience que les répercussions de la crise en Libye s'intensifient et se propagent dans toute la région, avec des armes et des combattants qui traversent sans cesse les frontières", a-t-il mis en garde. À cet égard, M. Guterres a fait savoir qu'il a envoyé au président du Conseil de sécurité une copie de la lettre du président de la Commission de l'Union africaine (UA) présentant la proposition du Conseil de paix et de sécurité de l'UA envers le Conseil de sécurité, tout en se félicitant de la perspective d'un renforcement de la coopération avec l'UA sur la Libye. Pour M. Guterres, le développement durable et inclusif est "le moyen le plus efficace de traiter les causes profondes des conflits, de l'extrémisme et du terrorisme", estimant que pour prévenir les conflits et bâtir des communautés et des sociétés résilientes, "il est essentiel de lutter contre la pauvreté et les inégalités, de renforcer les institutions publiques et la société civile et de promouvoir les droits humains".