Cette attaque présumée, la dernière en date dans des incidents impliquant des pétroliers dans la mer Rouge et dans la région du Golfe, risque d'aggraver les tensions entre l'Iran et l'Arabie Saoudite. Un tanker iranien a été touché hier par deux frappes de missiles en mer Rouge, à une centaine de kilomètres du port saoudien de Jeddah, a indiqué son propriétaire. La National Iranian Tanker Company (NITC), opérateur administrant la flotte de navires pétroliers de l'Iran, a déclaré dans un communiqué que "les deux explosions" ayant touché la coque du navire "ont probablement été causées par des frappes de missiles". L'incident a causé par ailleurs une fuite de pétrole dans la mer Rouge. Le ministère iranien des Affaires étrangères a confirmé cette information en avertissant que "les assaillants sont responsables des conséquences de cette aventure dangereuse, notamment d'une grave pollution de l'environnement", a déclaré à la télévision publique le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Abbas Mousavi. Plus tôt, la télévision nationale a cité une compagnie iranienne de pétroliers, selon laquelle l'un de ses pétroliers aurait été attaqué par deux missiles dans la mer Rouge, au large des côtes saoudiennes. L'attaque a été lancée "depuis un endroit près du corridor maritime par lequel passait le tanker, dans l'est de la mer Rouge", a précisé en outre le ministère iranien des Affaires étrangères, ajoutant qu'une enquête était en cours. L'agence de presse officielle IRNA a annoncé que "le pétrolier Sabity, incendié, avait été gravement endommagé et il s'était échappé du pétrole après l'attaque, qui a eu lieu dans la matinée à environ 96 km de la ville portuaire saoudienne de Jeddah", soulignant que la fuite était sous contrôle. L'agence de presse a ajouté que l'équipage se portait bien. Par ailleurs, l'agence de presse ISNA, citée par une source, aurait déclaré que le pétrolier avait été attaqué par un "terroriste". D'après le site TankerTrackers, qui surveille les mouvements des navires-citernes, le Sabity transporte un million de barils de pétrole et dit avoir "le Golfe" pour destination. L'attaque présumée, la dernière en date dans des incidents impliquant des pétroliers dans la mer Rouge et dans la région du Golfe, risque d'aggraver les tensions entre l'Iran et l'Arabie Saoudite, rivaux régionaux. Cet incident, rappelle-t-on, survient sur fond de vives tensions entre l'Iran d'un côté et l'Arabie Saoudite et son allié américain de l'autre, ces deux derniers ayant récemment accusé Téhéran d'être derrière des attaques contre des sites pétroliers du royaume, allégations démenties par la République islamique d'Iran. Après l'incident d'hier, le prix du Brent était en hausse de 2,3% à 60,46 dollars, et celui du West Texas Intermediate a augmenté de 2,1% à 54,69 dollars. La mer Rouge est une voie de navigation internationale pour le pétrole et d'autres produits reliant l'océan Indien à la mer Méditerranée par le canal de Suez. L'attaque présumée d'hier survient aussi après la saisie de plusieurs tankers par l'Iran ces derniers mois dans la région du Golfe et l'arraisonnement en juillet au large de Gibraltar (extrême sud de l'Espagne) d'un pétrolier iranien, autorisé à repartir le 15 août. L'Iran dénonce, depuis plusieurs mois, la présence de forces étrangères dans la région et a menacé à maintes reprises de bloquer le détroit d'Ormuz – point de passage stratégique pour le commerce mondial du pétrole – en cas d'action militaire des Etats-Unis. Les tensions irano-américaines n'ont cessé de croître depuis le retrait unilatéral en 2018 des Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien et le rétablissement de lourdes sanctions américaines contre l'Iran. Téhéran a répliqué en s'affranchissant progressivement de certains engagements de l'accord.