Plusieurs navires commerciaux ont fait l'objet d'actes de sabotage dimanche dans le Golfe, suscitant inquiétude et condamnation de pays de la région y voyant "une sérieuse menace" à la navigation maritime et à la paix et à la sécurité régionale et internationale. Tôt lundi, les autorités saoudiennes ont rapporté des "actes de sabotage" contre des navires saoudiens au large des Emirats arabes unis. "Deux pétroliers saoudiens ont fait l'objet d'actes de sabotage dans la zone économique exclusive des Emirats arabes unis, au large des côtes de l'émirat de Fujairah, alors qu'ils étaient sur le point de pénétrer dans le golfe d'Arabie", a déclaré le ministre de l'Energie Khalid Al-Falih, cité par l'agence de presse SPA. De leur côté, les Emirats arabes unis avaient fait état dimanche d'"actes de sabotage" contre quatrenavires commerciaux de différentes nationalités, à l'est de l'émirat de Fujairah, qualifiant l'évènement de "grave". Cet incident intervient dans un contexte marqué par un regain de tension entre les Etats-Unis et l'Iran après le renforcement des sanctions américaines contre Téhéran. Pour l'Iran, "les incidents qui se sont produits en mer d'Oman sont alarmants et regrettables", a dit le porte-parole des Affaire étrangères, Abbas Moussavi, dans un communiqué. Il a appelé à une enquête et mis en garde contre "l'aventurisme d'acteurs étrangers" pour perturber la navigation maritime. M. Moussavi a indiqué que des "clarifications sur la portée exacte" de ces attaques étaient nécessaires car, a-t-il dit, de tels incidents auront "un impact négatif sur la sécurité de la navigation dans le Golfe". "Nous sommes très inquiets du risque qu'un conflit se produise par accident en raison de l'escalade des tensions. Nous allons partager ces préoccupations avec nos partenaires européens et avec Mike Pompeo", a averti le ministre des Affaires étrangères britannique Jeremy Hunt à son arrivée à Bruxelles pour une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE à laquelle s'est invité le secrétaire d'Etat américain. La tension entre les Etats-Unis et l'Iran est montée d'un cran depuis la semaine dernière. Téhéran a annoncé la suspension de certains de ses engagements au titre de l'accord sur le nucléaire conclu avec les grandes puissances, un an après que Washington, sur décision du président Donald Trump, s'est retiré de l'accord et a imposé des sanctions à la République islamique. Téhéran a adressé un ultimatum aux Européens, toujours attachés à cet accord, pour qu'ils sortent d'ici deux mois les secteurs pétrolier et bancaire iraniens de leur isolement provoqué par les sanctions américaines, faute de quoi la République islamique renoncera à d'autres restrictions imposées à son programme nucléaire. Mais les Européens ont rejeté cet ultimatum.