La grève des enseignants du primaire a connu un suivi satisfaisant dans les wilayas de l'est du pays. À Constantine, dès les premières heures de la matinée, des dizaines d'enseignants se sont rassemblés devant la Direction de l'éducation de wilaya pour revendiquer la modification du statut particulier et reclasser les enseignants du secondaire, du moyen et du primaire au même grade de base, la revue en baisse des heures de travail des enseignants du primaire, la disponibilité des moyens pédagogiques nécessaires au sein des établissements primaires et la disponibilité du transport scolaire dans les établissements situés dans des endroits éloignés pour faciliter le déplacement des élèves. Ils exigent également que les écoles primaires soient placées sous la tutelle du ministère de l'Education au lieu des APC, le recrutement de superviseurs pour assurer l'encadrement des élèves dans la cour et les cantines, afin de permettre aux enseignants de se consacrer à leurs tâches pédagogiques, réinstaurer le système de spécialisation dans l'enseignement primaire, notamment pour l'éducation sportive, les mathématiques et la peinture pour réduire les tâches de l'enseignant. Les protestataires ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : "Non à la hogra", "Je veux mon droit", "L'enseignant ne surveille ni la cour ni la cantine, l'enseignant donne des cours", "L'enseignant de l'école primaire est assommé" ou encore "En colère, nous refusons la situation actuelle". À Bordj Bou-Arréridj, les enseignants du primaire ont répondu massivement à l'appel à la grève d'une journée chaque semaine lancé depuis trois semaines par des enseignants sur les réseaux sociaux. Selon un des enseignants grévistes, le taux de suivi de la grève à Bordj Bou-Arréridj a dépassé les 98%. "Tous les établissements scolaires du primaire sont paralysés", ajoutent-ils, en rappelant que ce mouvement n'est sous aucune couverture syndicale. De son côté, un enseignant affilié au SNTE a tenu à préciser que son syndicat est sur le terrain avec les enseignants et son appel à la grève pour ce lundi est un soutien aux revendications qu'ils ont déjà envoyées aux responsables depuis des années. "La grève d'aujourd'hui est une façon de donner une forme légale aux grévistes", ajoute-t-il. À Skikda, la même mobilisation qu'ailleurs a été observée. La grève générale, dont l'appel a été lancé sur les réseaux sociaux par des professeurs de l'enseignement primaire, a été largement suivie dans un grand nombre d'écoles de la wilaya. Plusieurs écoles ont été complètement paralysées, comme celles visitées au niveau de 5 écoles du centre-ville de Skikda, ainsi que celle se trouvant à la cité Zeramna. Il en était de même pour les écoles des communes de Collo, d'Azzaba et d'El-Harrouch, pour ne citer que les chefs-lieux des daïras de la wilaya, qui ont renvoyé les élèves chez eux vu l'absence des enseignants. Cette grève, qui est accompagnée d'un sit-in devant le siège de la Direction de l'éducation, a connu un grand succès, même si les chiffres officiels de la DE n'avançaient que 9,15% des enseignants qui ont répondu à l'appel de la grève. À Sétif, ils étaient près de deux mille professeurs du cycle d'enseignement primaire à répondre au mot d'ordre lancé via les réseaux sociaux et auquel ont adhéré plusieurs syndicats dont, notamment, l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (Unpef) et le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE).