Résumé : C'est confirmé. Samia est enceinte, mais elle souffre d'anémie, et le médecin lui conseille le repos total. Djamel est tout heureux à l'idée de devenir père dans quelques mois. Il va annoncer la bonne nouvelle à ses parents. Sa mère renchérit : -Ce sont là les caprices d'une femme insensée. -Ce sont les recommandations du médecin, mère. -Bêtises tout cela. Jadis, les femmes n'avaient recours ni au médecin ni à quiconque d'autre. Elles tombaient enceintes et accouchaient chez elles, parfois même sans assistance. -Arrête de dire des sottises, femme, s'écrie son mari. Ces jeunes ont raison de suivre les conseils du médecin. Samia est une femme active, et son travail la fragilise. -Moi, je n'ai jamais exercé une activité hors celle qui m'est dévolue dans mon foyer. La place d'une femme est auprès de ses enfants et de son mari. C'est plutôt ce que tu devrais lui demander, Djamel. -Lui demander quoi ? -Eh bien, d'arrêter de travailler. -Samia ne l'acceptera jamais. Et je ne vois pas la nécessité d'aboutir à une telle conclusion. La vieille femme soupire. -Et quand vous aurez cet enfant, qui va vous le garder ? -Eh bien, nous louerons les services d'une nourrice. Sa mère soupire encore. -Mon petit-fils sera élevé par une étrangère ! Djamel regarde son père. Ce dernier secoue la tête, puis suggère. -Allons voir notre belle-fille, femme. Et s'il te plaît, arrête tes balivernes. Djamel et Samia vont devenir parents et, comme nous, ils sauront élever leur enfant et lui donner une bonne éducation. De mauvaise grâce, la vieille femme suit son fils et son mari ; ils montèrent tous au premier étage où Samia se reposait dans sa chambre. Djamel entrouvrit la porte, puis voyant que Samia s'était endormie, il propose à ses parents de prendre un thé au salon. -Tu ne veux pas la réveiller, hein ? -Non, mère. Samia a passé une mauvaise journée. Mais ne t'inquiète pas, elle ne va pas tarder à se réveiller. -Laisse-la se reposer, mon fils, lui dit son père, en prenant place dans un fauteuil du salon, alors que sa mère passait un index inquisiteur sur la bibliothèque. Elle passe ensuite en revue certains recoins de la pièce puis lance : -Apparemment, Samia ne fait pas régulièrement le ménage. Tu vois cette couche de poussière sur les meubles, Omar ? Outré, le vieil homme riposte sur un ton sec : -Je ne vois rien, femme. Je ne suis pas venu en inspection, mais plutôt pour m'enquérir de la santé de ma belle-fille. -Oui. Toi, tu es toujours comme ça. Tu ne veux rien voir ni rien entendre. -Et toi, tu te mêles de ce qui ne te regarde pas. Djamel revint avec du thé et des gâteaux qu'il dépose sur la petite table du salon. -De quoi parliez-vous donc ? Sa mère allait répondre, mais Omar la devance. -Mais de rien, mon fils. Je trouve que ton intérieur est très agréable. Djamel sourit. -N'est-ce pas, père ? Samia adore les plantes, elle en a mis un peu partout dans l'appartement. Il sert le thé et prend place près de son père. -Le médecin a été formel, reprend-il. Si elle veut mener sa grossesse à terme et sans problèmes, elle devrait adopter une alimentation saine et planifier son quotidien de façon à ne pas trop se fatiguer. -Prends soin d'elle, mon fils. Djamel dévisage sa mère qui semblait plongée dans une longue méditation. -À quoi penses-tu donc, maman ? -À rien, mon fils. Je me disais que Samia aurait dû rester chez ses parents. -Pourquoi donc ? -Eh bien, sa mère pourra s'occuper d'elle et lui cuisiner ses petits plats favoris. Moi, je suis trop vieille et trop fatiguée pour la prendre en charge. -Mais qui te demande de la prendre en charge, s'écrie Omar. Tu mets toujours les bâtons dans les roues, femme !
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