“Nous allons organiser un meeting le 18 août à Alger pour continuer notre protestation politique et notre programme de protestation va durer jusqu'au mois de septembre prochain”, nous a indiqué Ali Laskri, premier secrétaire du FFS qui nous a précisé que les mandats des APC dissoutes ont été présentés aux populations qui les ont élus et les registres de délibération remis symboliquement à la cour de Tizi Ouzou et celle de Béjaïa. Ainsi, le bras de fer engagé par le FFS avec l'administration semble se poursuivre pour s'inscrire dans la durée bien que les secrétaires généraux des communes aient entamé leurs nouvelles fonctions au niveau des APC concernées. À Chabet El-Ameur, dans la wilaya de Boumerdès, la procédure de passation des consignes n'a pas encore été faite, mais le maire, M. Aïssaoui a remis déjà le véhicule et le portable à son successeur. “Chabet est l'une des communes les plus pauvres de la wilaya, mais nous avons effectué un travail colossal pour améliorer les conditions de vie de nos populations ; dommage qu'on ne nous ait pas laissé continuer”, nous a indiqué le maire, très déçu par cette décision de dissolution. Ce syndicaliste, qui avait la tâche de gérer, dans des conditions difficiles, les 19 villages de Chabet, presque tous démunis, a appliqué fidèlement les consignes de son parti et regrette amèrement de ne pas pouvoir aller au bout de sa mission. Le même sentiment est partagé par le maire de Naciria, M. Maoudj Akli. Bien qu'il ait été exclu de son parti le FFS, l'ex-président de l'APC a continué à jouir du soutien de ses collègues. “L'installation s'est faite dans de bonnes conditions, mais c'est une bonne expérience pour nous car nous avons travaillé inlassablement pour le compte de la population et c'est grâce à son appui que nous avons réussi à lancer de nombreux projets de développement pour notre commune alors que nous avons dû faire face à plusieurs calamités, intempéries et séismes”, précise M.Maoudj. Alors que le corps électoral des communes de Naciria et de Chabet El-Ameur sera convoqué vraisemblablement à la mi-août pour des élections partielles, les secrétaires généraux de ces deux APC installés depuis plus d'une semaine ont la double tâche de faire face aux préoccupations quotidiennes des citoyens et la préparation des élections. Les formations du FLN, RND, RCD, UDR, PT et MSP se sont mises déjà au travail pour préparer leurs troupes à rentrer dans cette compétition que certains considèrent comme un test non négligeable pour les élections ordinaires qui auront lieu dans presque deux ans. Pour Djemmaâ Rekkas, coordinateur de wilaya du RND, ces élections seront une occasion pour sa formation de jauger les capacités de mobilisation de ses troupes. “Nous nous sommes classés deuxième à Chabet El-Ameur aux dernières élections aussi bien à Chabet qu'à Naciria”, nous a-t-il indiqué. Le mouhafedh Tahar Bahar compte mettre à profit les réunions de restructuration programmées par son parti pour sensibiliser ses militants à se préparer pour cette échéance. “Nous sommes déjà préparés et nous allons participer activement à assurer la réussite du scrutin qui constitue un bon examen pour nos militants”. M. Bendrina, secrétaire de wilaya de l'UDR n'est pas en reste et compte également prendre part à ces élections, les premières pour son jeune parti. “Oui nous sommes prêts pour aller à cette échéance que nous considérons comme importante pour notre formation”. M. Boucetta, responsable du RCD qui a voulu s'exprimer sur le sujet en sa qualité de dirigeant du mouvement citoyen de la wilaya, nous a indiqué que son mouvement qui s'apprête à tenir son université d'été début septembre va se concerter avec tous les mouvements politiques pour décider de la démarche à entreprendre vis-à-vis de cette échéance. Concernant la dissolution des APC de Naciria et de Chabet El-Ameur, M. Boucetta affirme qu'on ne devrait pas attendre de résultats positifs de ces P/APC qui ont accepté de gérer leurs communes sans l'avis de la population. “Ces P/APC se sont limités à gérer, durant tout leur mandat, la protestation des citoyens et il faut s'attendre à des surprises de la part de la société civile de ces deux communes le jour J”, ajoutera-t-il. M. T.