La question de la dissolution des APC élues en Kabylie et l'organisation d'élections partielles dans la région suscitent encore des réactions des formations politiques. Le décret présidentiel portant dissolution des Assemblées locales dans la région partage la classe politique, du moins les partis ayant une base militante dans la région. Alors que le chef de l'Exécutif, Ahmed Ouyahia, recevra aujourd'hui, au Palais du gouvernement, la délégation des archs dialoguistes dans le cadre des concertations pour la mise en œuvre de la plateforme d'El Kseur, ce sont toujours les partielles en Kabylie qui captent l'attention des partis. Le FFS, avec près de 600 élus dans la région, s'est inscrit, depuis la promulgation du décret présidentiel, dans la contestation. Selon le premier secrétaire national de ce parti, Ali Laskri, « le FFS poursuivra sa protestation politique sur le terrain ». Un chapelet d'actions, de meetings populaires et de conférences-débats a été programmé. « Nous allons commencer dès ce week-end. Nous avons prévu des conférences-débats à Bouira, Sétif et Tizi Ouzou. Nous organiserons également des meetings à Alger le 18 août, à Fort national (Tizi Ouzou) le 19 août et à Ifri (Béjaïa) le 20 août. Nous sommes sereins. Nous ne céderons pas devant la volonté du Pouvoir de créer la démobilisation », a affirmé notre interlocuteur. Pour lui, le dialogue gouvernement-archs « n'est qu'un coup de théâtre ». « C'est le Pouvoir qui dialogue avec lui-même », a-t-il fait remarquer. Les actions du FFS, selon lui, se poursuivront également en septembre. Le RCD, qui refuse toujours de faire de déclaration à la presse, a, dans un bulletin datant du mois d'août 2005, publié sur son site internet, qualifié la dissolution des Assemblées en Kabylie de « décalage avec la réalité du pays ». « Cette disposition, sans précédent, spécialement appliquée à la Kabylie, appelle plusieurs remarques. C'est un précédent grave que de contourner une loi fondamentale par une simple parade, évacuant de fait débat et traitement politique d'une crise profonde. Alors qu'au centre des émeutes qui éclatent à travers tout le pays se trouve la contestation de la gestion locale, oeuvre d'élus issus des manipulations de l'Administration, seule une région, la Kabylie, est visée par cette disposition », a estimé le RCD. Le président de ce parti, Saïd Sadi, rappelons-le, avait annoncé récemment, sur BRTV, la participation du RCD aux élections partielles pour « faire barrage aux brigands ». « Il faut éviter que les petits brigands de corrompus manipulés par Ouyahia arrivent à prendre les APC en Kabylie », a déclaré alors Saïd Sadi en faisant allusion aux archs. Pour sa part, le Mouvement démocratique et social (MDS) considère que « ce n'est pas seulement les Assemblées élues de Kabylie qu'il faut dissoudre, mais toutes les institutions élues du pays ». Le responsable de ce parti, Ali Hocine, justifie cette position par « le fait que ces institutions ne sont pas représentatives et élues dans des conditions contestées ». En outre, le MDS, selon l'orateur, souhaite que le dialogue archs-gouvernement aboutisse et que la plateforme d'El Kseur soit satisfaite dans son intégralité. Le RND et le FLN, qui ont applaudi la dissolution des APC et APW en Kabylie, se préparent à prendre part aux élections. En attendant la convocation du corps électoral par le président de la République et la fixation d'une date pour la tenue des élections, le RND, a affirmé son chargé de communication, Miloud Chorfi, mobilise ses cadres dans la région en prévision des partielles. Le parti de Ahmed Ouyahia, a souligné l'interlocuteur, « reste attentif à l'évolution du dialogue entre la structure des archs et le gouvernement ». « Nous saluons toute proposition et toute solution de nature à résorber définitivement la crise en Kabylie », a lancé Miloud Chorfi. Pour sa part, le FLN se prépare à cette échéance et se garde de faire trop de commentaires sur cette question.