Colère «C?est une décision raciste et régionaliste. Les décideurs escomptent reconfigurer la scène politique en ne laissant à la surface que les organisations-maison et les structures clientélistes.» C?est ce qu?a déclaré Ali Laskri, premier secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS), lors d?un point de presse tenu jeudi au siège national du parti en marge de la rencontre nationale des élus du parti, organisée pour débattre les actions de protestation à mener contre la dissolution des assemblées locales des wilayas de Tizi Ouzou et de Béjaïa issues des élections municipales d?octobre 2002. Le parti d?Aït Ahmed se dit prêt à utiliser tous les moyens politiques et pacifiques pour «contrecarrer le régime spécial décrété contre la Kabylie». A cet effet, un programme de manifestations et de rassemblements a été élaboré lors de ladite rencontre. Le premier secrétaire du FFS, qui a qualifié la dissolution des assemblées locales de «traitement différencié qui vise la dislocation de l?un des bastions de la démocratie et de la résistance citoyenne et qui ne repose sur aucun fondement juridique ni politique», a, toutefois, précisé que leur dissolution, sous prétexte de dysfonctionnement, est «absolument inconcevable car, en dépit du retrait des élus du FLN et du RND, les APC, où le FFS est majoritaire, continuent à fonctionner le plus normalement du monde». Pour sa part, Karim Tabbou, secrétaire national chargé de la communication, a décliné l?invitation de Saïd Sadi, président du RCD, quant à l?organisation des actions communes entre les deux parties contre le décret en question. «Le FFS ne doit plus constituer une échelle pour les autres parties hostiles à la dissolution des assemblées locales de Kabylie», affirme-t-il en précisant que la coopération constatée entre les élus du FFS et ceux du FLN (pro-Benflis) ne repose plus sur des directives des hautes instances du parti, mais «ce sont plutôt des convictions politiques communes qui les réunissent sur le terrain». Concernant la participation du FFS aux élections partielles prévues en septembre prochain, M. Tabbou a indiqué que son parti n?a pas tranché la question. «Nous en sommes à l?étape de la protestation et toutes les autres questions seront débattues au moment opportun». La journée du 20 août prochain verra l?organisation d?une manifestation historique et inédite en Algérie, précise encore M. Tabbou sans donner d?autres précisions. La marche interdite Un nombre important d?élus et de militants du FFS ont tenté d?organiser, le même jour, une marche à partir du siège national du parti vers le palais d?El-Mouradia. Brandissant des banderoles avec des slogans hostiles aux partis de l?alliance présidentielle et au mouvement citoyen des ârchs qualifiés de «délinquants politiques et agents de la voyoucratie», les manifestants n?ont pas pu atteindre le palais. Les agents de l?ordre, présents en force, ont fait avorter cette initiative en application de l'interdiction, par le ministère de l'Intérieur depuis 2001, de toute manifestation de ce genre à Alger. Les manifestants se sont alors contentés d?occuper la rue pendant plus de deux heures avant de regagner le siège. Aucun incident n?a été enregistré. A souligner que le FFS compte 890 élus sur l?ensemble des assemblées locales du pays.