Si le clasico français délivre presque toujours le même verdict depuis 2011, il n'en reste pas moins spectaculaire : le PSG a surclassé Marseille (4-0) dimanche, prolongeant sa série d'invincibilité face à son rival olympien en Ligue 1. Et dire qu'il manquait Neymar à l'attaque parisienne... La "DIM", le nouveau trio en vogue composé d'Angel Di Maria - Mauro Icardi - Kylian Mbappé, a créé de telles misères à l'arrière-garde marseillaise que l'écart de buts record dans le match-phare du championnat de France a été égalé ! Un nouveau doublé pour Icardi (10e, 26e), un autre pour Mbappé (32e, 44e) après son triplé contre Bruges (5-0) mardi, sur deux passes décisives (et demie) de Di Maria, et le tour était déjà joué à la mi-temps pour faire entrer ce match dans l'histoire des "clasicos". Sur le total des confrontations en L1 entre les deux équipes, Paris égalise même à 31 victoires partout face à l'OM, marquant définitivement un rééquilibrage des forces grâce à sa série débutée en novembre 2011. "C'est une semaine exceptionnelle avec des résultats exceptionnels", a savouré l'entraîneur parisien, Thomas Tuchel, après le match. "Je sais que tout le monde pense que c'est facile et normal, mais ce n'est jamais facile ni normal." Mais les faits sont là : un enfant âgé de 8 ans n'a jamais vu l'OM s'imposer contre le PSG. Pis encore, sur les dix dernières années, Marseille a connu 14 défaites en 21 matches de L1, pour seulement 3 nuls et 4 victoires... toutes remportées avant 2012 ! Malgré l'entame canon de Kylian Mbappé, titularisé pour la première fois depuis sa blessure survenue fin août, l'OM avait pourtant affiché de belles promesses. Après la double occasion manquée par le champion du monde français (4e), le club olympien a fait mentir les propos de son coach André Villas Boas en se montrant ambitieux dans le jeu. Au point de procurer la meilleure action du début du match : sur un centre millimétré du revenant Dimitri Payet, Valère Germain, en position idéale dans la surface, a vu sa reprise s'envoler (9e). Une énorme occasion manquée qui laissera des regrets... Car dans la foulée, le "serial buteur" Icardi a directement sanctionné la maladresse des Marseillais. En deux temps. Parfaitement servi par Di Maria, sa tête a été repoussée par Mandanda, mais, à l'affût, l'Argentin a repris le ballon pour ouvrir le score (10e, 1-0). Habitué des derbies "della Madonnina" de Milan lorsqu'il était à l'Inter, c'est son premier but dans le clasico français, le début du récital collectif parisien. Di Maria, parti dans le dos de Bouna Sarr, a manqué le break (18e), mais son "petit pont" sur Hiroki Sakai (23e) a illuminé le Parc des Princes. Tout comme la déviation sublime de Mbappé, qui aurait dû conduire au doublé d'Icardi ! Mandanda, impérial, a remporté son duel (24e). Qu'à cela ne tienne, Icardi est tellement efficace qu'il a su convertir son 4e tir de la rencontre : sur une ouverture de Marco Verratti dans la surface, l'ex-interiste a devancé la sortie de Mandanda d'une tête opportuniste pour faire le break (26e, 2-0). Une énième leçon de réalisme, qui risque de pousser en sa faveur dans son duel à distance avec Edinson Cavani, le chouchou des supporters, pour occuper le poste de n°9 du PSG... Du côté de l'OM, heureusement que Mandanda s'est paradoxalement montré dans un grand soir, car l'addition finale aurait pu être plus salée, à l'image de ce tir croisé de Mbappé (31e), dévié comme il faut par le portier des Bleus. Le "Fenomeno" n'a cependant rien pu faire sur une énième furia de la "DIM", quand Di Maria a idéalement servi Mbappé qui n'avait plus qu'à pousser le ballon pour inscrire son premier but de la partie (32e, 3-0). Après cette première demi-heure de folie, le rythme a considérablement baissé, entre des Parisiens en mode gestion et des Marseillais toujours aussi maladroits (43e). C'était compter sans la voracité de "KM", déterminé à rattraper le temps perdu sur le plan statistique, encore buteur sur un service de Di Maria juste avant la mi-temps (44e, 4-0). Si le score n'a plus bougé au retour des vestiaires, Cavani a enfin pu participer à la fête. Entré à la 71e minute sous les vivats du Parc, qui n'a cessé de l'encourager et de lui montrer son attachement, le "Matador" n'a pas réussi à marquer. Pour retrouver sa place, cela s'annonce compliqué...