Paris a trouvé la bonne formule: c'est d'en avoir plusieurs. Enchaînant contre Marseille (4-0) une sixième victoire d'affilée, le PSG semble ne plus souffrir d'une quelconque dépendance à un seul joueur et compter sur tout un groupe. «Nous n'avons pas d'équipe type». Thomas Tuchel est catégorique : dans un calendrier chargé comme l'est celui du PSG, aligner les onze mêmes joueurs à chaque match, «ce n'est pas possible, on a besoin de tous les joueurs». Tous les joueurs, dont la nouvelle «DIM» en attaque, Angel Di Maria, Mauro Icardi et Kylian Mbappé, étincelants cette semaine contre Bruges (5-0) et l'OM en l'absence de Neymar. Un discours classique dans un club désireux de se forger enfin un destin européen. Mais un discours suivi de faits sur le terrain, où s'enchaînent les victoires et les buts, en Ligue 1 comme en Ligue des champions, peu importe qui est aligné. Car contre Marseille, Paris a signé sa sixième victoire d'affilée toutes compétitions confondues, sa meilleure série cette saison, avec à chaque fois un onze de départ différent. Après 15 matchs, Paris est premier de L1 (huit points d'avance sur Nantes) et premier de son groupe de C1, reléguant le Real Madrid à cinq longueurs. Un bilan de 13 victoires et deux défaites (Rennes et Reims) lors duquel Tuchel a dû expérimenter et composer avec les absences à répétition. Entre Neymar, d'abord inutilisé lors du feuilleton du retour avorté à Barcelone puis blessé, Edinson Cavani, longtemps blessé à une hanche, et Kylian Mbappé, touché à une cuisse, c'est toute la «MCN» qui a été éclipsée ces dernières semaines. La DIM, ça paie En septembre, le retour fracassant de Neymar, qui a offert à lui seul neuf points contre Strasbourg, Lyon et Bordeaux (1-0 à chaque fois), avait néanmoins fait ressurgir le génie du crack brésilien. Mais sans lui, le PSG a montré qu'il peut imprimer un rythme infernal. Que ce soit en C1, comme contre le Real Madrid (3-0), ou bien en L1 depuis la rechute du Brésilien contre le Nigeria, le 13 octobre. Le mérite en revient beaucoup à Di Maria, qui fait preuve de constance dans l'excellence, à Icardi, dans le rôle du buteur au sang-froid, et à Mbappé, qui vient d'inscrire cinq buts en 108 minutes contre Bruges (5-0) et Marseille pour son retour. En deux matchs, la «DIM» était née. Mais Tuchel le rappelle, «il manque encore quelques joueurs». Car si «Edi» a joué vingt minutes contre Marseille, si Colin Dagba a fait son retour sur le terrain et Julian Draxler sur la feuille de match, il manque encore «Ney», Idrissa Gueye, Thomas Meunier et Thilo Kehrer. Une infirmerie garnie qui retarde un mal de crâne en prévision pour Thomas Tuchel, qui pourrait faire évoluer sa DIM en toute autre combinaison lettrée, s'il retrouve un jour son groupe au complet. Silva-Kimpembe, solide paire «On a une équipe solide cette saison, même quand on fait des changements, on arrive à garder notre intensité», soulève Marquinhos. «Normalement, dans les moments difficiles, on prenait un but, deux buts. Aujourd'hui, on arrive à bien défendre, ne pas encaisser de but». Une solidité défensive qui se confirme dans les statistiques : avec cinq petits buts encaissés en L1, Paris a pratiquement la meilleure défense des principaux championnats européens, seulement battue par... Reims (4 buts pris). Et pour le coup, cette solidité tient à une formule type: la paire Thiago Silva - Presnel Kimpembe devant le gardien Keylor Navas et derrière la sentinelle Marquinhos. Quand ces quatre-là sont sur le pré, Paris n'encaisse rien: ça a été le cas contre le Real Madrid, Galatasaray (1-0), Bruges et Marseille. Fluidité en attaque et continuité en défense : combinaison pour le moment triomphante. Mais comme Presnel Kimpembe le rappelle, «la saison est encore longue», et l'important n'est pas d'avoir aujourd'hui la formule magique, mais de savoir si elle tiendra toujours au printemps, quand pour eux, la saison commence réellement.