L'appel de la Confédération des syndicats algériens à une journée de protestation appuyée par des marches a été diversement suivi à l'est du pays. Si l'on excepte l'éducation où le débrayage a été plus ou moins respecté atteignant un taux de suivi de 100% dans certains établissements de Constantine, notamment au niveau de la wilaya déléguée d'Ali-Mendjeli, à El-Khroub ou encore dans la commune d'Aïn Smara, l'intérêt qu'a porté la Confédération des syndicats algériens (CSA) à cette journée n'a, semble-t-il, pas eu l'effet escompté. Ainsi, seul le secteur de l'éducation a fait écho à la protesta d'hier, marquée par un rassemblement devant le palais de la culture Mohamed-El-Aïd-El-Khalifa. Pourtant, cette journée de protestation revêt un autre caractère, en ce sens qu'elle s'inscrit dans le sillage du "soutien au mouvement populaire et son engagement à œuvrer à son renforcement et à sa poursuite jusqu'à la satisfaction de ses revendications légitimes" et de "rejet des politiques du gouvernement illégitime". À Sétif, seuls les travailleurs du secteur de l'éducation nationale ainsi que celui de la santé ont répondu au mot d'ordre de la CSA. En effet, les établissements publics de santé ont été paralysés à hauteur de 95%. Pour le secteur de l'éducation, les représentants du Cnapeste ont révélé que pas moins de 80 établissements du secondaire ont été touchés par le débrayage. "Sur les 104 lycées que compte la wilaya, les professeurs de 80 lycées affiliés à notre syndicat ont fait grève. La participation a été certes mitigée d'un établissement à un autre, mais l'on a assisté à une adhésion exceptionnelle qui confirme le soutien au hirak", dira Hocine Messaï, membre du bureau de wilaya du syndicat. Et de renchérir : "Le moyen a aussi été paralysé dans 40 établissements de la wilaya où nous avons des sections syndicales. Quant au cycle primaire, la participation a été de l'ordre de 90% de nos adhérents." Par ailleurs, nous avons appris que les syndicats des autres secteurs, dont les administrations et les universitaires, n'ont pas répondu au mot d'ordre. Les travailleurs de plusieurs secteurs dans la wilaya de Bordj Bou-Arréridj ont répondu favorablement, hier, au mot d'ordre de grève de l'intersyndicale. "Cette action de protestation en soutien au mouvement populaire est une façon d'interpeller les responsables sur la nécessité de prendre en charge nos revendications relatives notamment à la loi sur la retraite, au pouvoir d'achat et aux libertés syndicales", dira un responsable local du syndicat de la fonction publique. Dans le secteur de la justice, les magistrats ont poursuivi leur mobilisation pour le deuxième jour consécutif. Quant aux écoles primaires, elles en sont à leur quatrième lundi consécutif de grève. Les grévistes du primaire ont tenu à nous préciser qu'ils n'adhèrent à aucun syndicat. "Notre action est hebdomadaire et sans couleur syndicale", dira un enseignent. À Oum El-Bouaghi, c'est le secteur de l'éducation qui a marqué cette journée de grève. Le mouvement a été largement suivi, surtout dans le cycle primaire. Dans la matinée, des représentants des syndicats des secteurs de l'éducation et de la santé ont organisé un sit-in devant le siège de la wilaya.