Les appels à une mobilisation sans précédent pour la marche historique prévue le vendredi 1er novembre prochain, à Alger, se multiplient à Béjaïa. La 36e marche hebdomadaire de la communauté universitaire de Béjaïa, qui a drainé, hier, des milliers de manifestants, a été une autre occasion pour les animateurs du mouvement populaire d'appeler la population béjaouie à se mobiliser et à s'organiser de manière à investir les rues de la capitale lors de la manifestation nationale du 37e vendredi de mobilisation populaire contre le système. "Awel Novembre, echaâb iqarar, anrouhou el assima wa n'djibou el istiqlal" (Ce 1er novembre, le peuple décidera, nous allons manifester à Alger pour arracher notre véritable indépendance), n'ont cessé de clamer les manifestants, qui ont battu le pavé depuis le campus de Targa Ouzemour jusqu'au palais de justice. La marche d'hier, qui a connu un net regain de mobilisation des étudiants, a vu la présence de nombreux militants politiques, d'acteurs de la société civile, notamment des syndicalistes et des animateurs associatifs. C'est dire que les appels à rejoindre la manifestation de la communauté universitaire, lancés par les syndicats de la CSA et par les Forces du Pacte de l'alternative démocratique (PAD), ont été d'un apport considérable à la forte mobilisation d'hier. La présence en masse des étudiants et des militants du Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ), munis du drapeau national et de l'emblème amazigh, ainsi que d'instruments de percussion, a donné une ambiance particulière à cette manifestation. Outre les slogans habituels du hirak, la foule a entonné des chants populaires puisés du terroir et du patrimoine musical algérien, en les adaptant au contexte politique actuel. À travers ces chants repris en chœur par les manifestants devant le portail du palais de justice, les revendications du mouvement populaire ont été mises en avant. Outre l'exigence de la libération des détenus politiques et d'opinion, ils ont réitéré leur rejet de la mascarade électorale du 12 décembre, l'annulation de la nouvelle loi sur les hydrocarbures, le départ de toutes les figures du système, l'instauration d'un Etat civil, démocratique et social…