La 34e marche de la communauté universitaire à laquelle s'est joint le pacte des Forces de l'alternative démocratique (PAD) de Béjaïa, qui regroupe des partis de la mouvance démocratique, des syndicats autonomes et des associations, a été imposante. En effet, ils étaient des milliers à manifester, hier, dans les rues de Béjaïa. Quant à la grève générale, elle a été suivie massivement au niveau des collectivités locales, ce qui témoigne de la forte représentativité de la coordination de la wilaya de Béjaïa, du Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap) au niveau de la wilaya, des APC et des daïras. Cependant, elle n'est que partiellement suivie dans les établissements scolaires bien que les syndicats autonomes de l'éducation aient pris le soin de l'organiser un mardi, soit un débrayage d'une demi-journée seulement. La question de la grève dans les écoles demeure sensible dans la mesure où celle-ci devait être organisée à l'échelle nationale, comme convenu, mais pas dans l'unique wilaya de Béjaïa. La manifestation, formée également des retraités, qui ne ratent quasiment aucune marche, a été marquée aussi par l'implication des femmes, plus nombreuses à manifester hier, mais aussi des personnes à mobilité réduite. En dépit de la chaleur qui a sévi hier, les manifestants ont attendu au niveau de l'esplanade de la Maison de la culture bien avant 10h, l'arrivée du gros carré de la communauté universitaire, qui regroupe des étudiants, des enseignants et des ATS. La procession de la communauté universitaire est partie du campus de Targa Ouzemour avant de s'arrêter devant le premier point de ralliement : Aamriou. Le gros carré des étudiants, des enseignants et des ATS est rejoint progressivement par les différents carrés représentant les syndicats, le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste), le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE), l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef), le Syndicat national des corps communs de l'éducation (SNCCE), le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef) et le Snapap. Les principaux slogans, scandés par les manifestants : "Dawla madania machi âaskaria" (Etat civil, non militaire) ; "Wallah man voti hata trahlou", "Olé, ola ! Kanoun el mahroukat, darouh el issabate" (Olé, ola ! la loi sur les hydrocarbures a été élaborée par les bandes mafieuses) ; "Echaâb mahou labès ; echaâb ma rahch radi" (Le peuple n'est pas bien ; le peuple n'est pas content). Plusieurs protestataires ont préféré écrire sur des pancartes, qu'ils ont exhibées, notamment devant les objectifs des appareils photo et caméras : "Le pays n'est pas à vendre. Halte au projet de loi sur les hydrocarbures" ; "Libérez les détenus d'opinion" ; "Libérez les otages", allusion aux personnalités politiques et historiques injustement arrêtées. L'ancien président de l'APW de Béjaïa a tenu à nous indiquer que "l'acte fondamental du mouvement du 22 février, c'est le changement radical du régime". Pour lui, le projet de loi sur les hydrocarbures ne vise qu'à détourner le mouvement de son cap. Et pour cause, a poursuivi Hamid Ferhat, "toute loi est considérée caduque et tout contrat sera frappé de résiliation. Il ne peut nullement engager la nouvelle Algérie, que nous construisons depuis le 22 février". Pour rappel, les principaux mots d'ordre, mis en avant par les partis de la mouvance démocratique, les syndicats, les associations : "La libération des détenus politiques et d'opinion du mouvement" ; "Le rejet de la loi sur les hydrocarbures et la loi de finances 2020" ; "Le rejet de l'élection présidentielle du 12 décembre prochain" ; "Le respect des libertés démocratiques" et pour "Un processus constituant en tant qu'expression de la souveraineté populaire".