Le Conseil de sécurité a prorogé mercredi soir le mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) d'une année lors d'un vote qui a enregistré 13 voix pour et deux abstentions (la Russie et l'Afrique du Sud). La résolution présentée par les Etats-Unis appelle les partis au conflit, le Front Polisario et le Maroc, à reprendre les négociations sous les auspices de l'ONU et sans préconditions, en vue de parvenir à une solution garantissant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. La délégation américaine à l'ONU a presque maintenu inchangée la résolution d'avril dernier à l'exception du retour à un mandat de 12 mois au lieu de six mois. S'exprimant à l'issue du vote, l'ambassadeur adjoint de la Russie à l'ONU, Vladimir Safronkov, a regretté que les dernières résolutions sur le Sahara Occidentale aient "fait l'objet de modifications qui nuisent à l'approche impartiale du Conseil de sécurité". "Les paramètres précédemment convenus ne doivent pas être flous. J'entends par là les paramètres qui décrivent un modèle de règlement et soulignent la nécessité de trouver une solution mutuellement acceptable garantissant l'autodétermination du peuple du Sahara occidental", a affirmé le diplomate russe. "Nous n'avions jamais accepté de telles modifications auparavant, et nous ne pouvons les soutenir maintenant", a tranché l'ambassadeur adjoint, dont le pays s'est abstenu de voter sur la résolution présentée par les Etats-Unis. Prenant la parole, l'ambassadeur de l'Afrique du Sud à l'ONU, Jerry Matjila, a déclaré que le texte de la résolution est "déséquilibré et ne fournit aucune réflexion sur ce qui a été entrepris par les deux parties". Selon l'ambassadeur, la référence aux notions de "réalisme" et "compromis" constitue une "tentative de saper certains principes", dont le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui, "qui a pourtant été consacré par l'Assemblée générale" et les résolutions du Conseil de sécurité. Dans une première réaction à l'adoption de la résolution, le Front Polisario a affirmé que le processus sous l'égide de l'ONU se "trouve à un point critique" relevant qu'"il n'avait d'autre choix que de revoir son engagement dans ce processus". "L'adoption de la résolution 2494 (2019) du Conseil de sécurité, sans aucune action concrète pour faire avancer le processus de paix des Nations unies est un retour regrettable et inacceptable au statu quo au Sahara occidental et porte un sérieux coup à l'élan politique que le Conseil de sécurité a entretenu au cours des 18 derniers mois" , a réagi le Front Polisario dans un communiqué.