Samedi 9 novembre, journée nationale de l'artisanat, la wilaya de Bouira s'est distinguée en organisant une série d'évènements et festivités, afin de mettre l'accent sur le rôle de l'artisan dans la sauvegarde du patrimoine culturel et son développement et sa contribution dans l'essor économique de la région. Ainsi, à Bouira, Lakhdaria et Sour El-Ghozlane, les différentes maisons de l'artisanat abritent des expositions visant à mettre l'accent sur le rôle prépondérant de l'artisan dans le développement économique et la création de richesse, mais aussi promouvoir les produits artisanaux. En la matière, la wilaya de Bouira recèle un potentiel non négligeable, lequel s'il était exploité à sa juste valeur pourrait propulser cette wilaya au rang de pôle artisanal. Au siège de la Chambre des métiers et de l'artisanat (CAM), sise aux ex-galeries, un salon de l'artisanat a ouvert ses portes, avec la participation de 10 wilayas, dont Jijel, Boumerdès, Tizi Ouzou, Béchar et Djelfa, a-t-on appris auprès du directeur de la CAM de Bouira, Abdous Azzedine. Selon ce dernier, cette manifestation a pour but d'aider les artisans à trouver des espaces de vente et de promotion, en contractant des contrats d'échanges et d'achats avec d'autres partenaires. Selon les chiffres de la CAM de Bouira, plus de 7000 artisans sont inscrits et possèdent leur carte d'adhérent, ce qui leur offre certains avantages. La même source indique que le nombre d'emplois directs et indirects créés est loin d'être négligeable, car il représente 11 100 emplois, dont 6500 directs. "Nous avons une véritable richesse à Bouira, que nous tentons de faire fructifier", a affirmé le directeur de la CAM, tout en indiquant que Bouira possède un "réservoir" de jeunes artisans qui ne demandent qu'à être aidés et orientés. Cet évènement a permis aux participants d'exposer les produits phare de l'artisanat local, telle que la vannerie, les costumes traditionnels, les bijoux, les tapis, la poterie, la forge, ainsi que des expositions de produits du terroir, comme l'huile d'olive, le miel, les igues sèches, les légumes secs et tout ce qui peut symboliser cette fête séculaire. De plus, dans le cadre de relancer le métier à tisser dans la région, on apprendra par le biais de M. Abdous que l'organisme qu'il dirige collabore avec plusieurs associations pour trouver des femmes au foyer qui vont bénéficier d'une session de formation de plusieurs mois. "Ce programme est prévu dans le cadre des fonds de l'artisanat. Cependant, la CAM n'arrive pas à trouver des femmes pouvant adhérer à ce projet visant à redonner vie à ce métier ancestral en voie de disparition", a-t-il déploré. Pour le wali de Bouira, qui a procédé à l'inauguration de cette manifestation culturelle, ce salon "contribue à la mise en valeur et la préservation du patrimoine matériel et immatériel de notre wilaya et participe aux efforts de développement de notre région". Dans le même sillage, on apprendra que les organismes de soutien et d'accompagnement, tels que l'Ansej, l'Angem, la Cnac et les banques, par leurs crédits financiers, sont également présents à cet événement afin d'encourager les artisans à relancer les produits artisanaux en voie d'extinction, qui sont après tout une source intéressante de devises et créatrices de richesse et d'emploi. Selon les organisateurs, cette manifestation a pour but d'aider les artisans à trouver des espaces de vente et de promotion, en contractant des contrats d'échanges et d'achats avec d'autres partenaires. Toujours d'après la même source, ce salon permet également l'échange d'expériences entre artisans. En outre, il y a lieu de noter que la politique mise en œuvre par les pouvoirs publics, notamment avec la création du FNPAT (Fonds national pour la promotion des activités artisanales traditionnelles), a permis à une centaine d'artisans de bénéficier d'aides financières comprises entre 20 et 100 millions de centimes. Certains artisans croisés dans les allés de la Maison de l'artisanat se sont plaints de l'indisponibilité de la matière première entrant dans la confection de leurs produits et de l'absence des espaces permanents pour la commercialisation de leurs marchandises. Ils ont sollicité l'intervention des pouvoirs publics pour mettre fin au diktat de l'informel dans la commercialisation de cette matière première avec des prix dépassant l'entendement. RAMDANE BOURAHLA