Une dizaine d'auditions sont prévues d'ici le 20 novembre. L'opposition a affirmé qu'elle ne veut pas perdre de temps en vue d'une possible destitution de Donald Trump. Lancée en septembre dernier par les démocrates, la procédure de destitution du président américain Donald Trump est entrée, depuis hier, dans une nouvelle phase, avec le début des auditions télévisées au Congrès de cette procédure exceptionnelle. Un canal diplomatique "irrégulier" avait été mis en place avec l'Ukraine et poursuivait des intérêts allant "à l'encontre des objectifs à long terme de la politique américaine", a déclaré, hier, au Congrès, William Taylor, le plus haut diplomate de l'ambassade américaine à Kiev, cité en tant que témoin. Ce canal "irrégulier", qui opérait à l'écart du canal officiel, était dirigé par l'avocat personnel de Donald Trump, Rudy Giuliani, a ajouté M. Taylor lors de cette audition publique. Le diplomate a également répété trouver "dingue" qu'une aide militaire destinée à l'Ukraine puisse avoir été gelée "en échange" de l'ouverture d'enquêtes sur des rivaux de Donald Trump. Les démocrates ont affirmé vouloir agir "sans rancœur" contre le président républicain qu'ils soupçonnent d'abus de pouvoir dans le cadre d'une controverse avec l'Ukraine. M. Trump "a-t-il invité l'Ukraine à s'ingérer dans nos élections ?" A-t-il commis un "abus de pouvoir"?, s'est interrogé, en ouvrant l'interrogatoire, l'élu démocrate Adam Schiff qui supervise l'enquête à la Chambre des représentants. Ces auditions, rappelle-t-on, font suite à l'enquête à caractère public formalisée, le 31 octobre dernier, par la Chambre des représentants. Après six semaines d'auditions dans la discrétion du huis clos, les démocrates espèrent avoir un impact décisif sur l'opinion publique en permettant aux Américain de découvrir "les informations de première main sur les méfaits du président". Ils soupçonnent Donald Trump d'avoir fait pression sur l'Ukraine pour qu'elle enquête sur l'ancien vice-président démocrate Joe Biden, bien placé pour l'affronter dans la course à la Maison Blanche en 2020. Comme levier, Trump aurait suspendu une aide militaire de quelque 400 millions de dollars destinée à Kiev, et mis dans la balance une possible invitation du nouveau président ukrainien, Volodymyr Zelensky, à la Maison Blanche. Les soutiens au président américains évoquent pour leur part une compagne de calomnie lancée par les démocrates à des fins électoralistes. Cette procédure est une "campagne de calomnies", s'est insurgé, au Congrès, le numéro deux républicain de la commission du Renseignement, Devin Nunes. Les auditions ont débuté hier avec deux diplomates de carrière, témoins directs de l'affaire ukrainienne – William Taylor, ambassadeur par intérim à Kiev et ancien militaire, et George Kent, haut responsable du département d'Etat spécialiste de l'Ukraine. Dénonçant une tentative de "coup d'Etat", Donal Trump a juré de laver l'"affront" de cette enquête dans les urnes en remportant un second mandat à la présidentielle de novembre 2020. K. B./Agences