La Maison-Blanche a durci hier la confrontation avec les démocrates du Congrès en empêchant l'ambassadeur américain auprès de l'Union européenne de témoigner pour leur enquête en vue d'une procédure explosive de destitution contre le président républicain Donald Trump. Donald Trump a justifié cette décision en qualifiant les auditions organisées par l'opposition au Congrès sur l'affaire ukrainienne de "tribunal bidon". Pour les démocrates, l'absence de l'ambassadeur hier matin, un "acteur-clé" dans l'affaire ukrainienne, et le fait qu'il n'ait pas livré de documents attendus représentent "de nouvelles preuves fortes d'une entrave aux fonctions constitutionnelles du Congrès", a réagi Adam Schiff, président de la puissante commission du Renseignement à la Chambre des représentants. C'est le département d'Etat américain qui a demandé à l'ambassadeur "de ne pas se présenter aujourd'hui" à la déposition prévue à la Chambre, selon son avocat Robert Luskin qui n'a pas précisé les raisons de cette décision. Venu de Bruxelles à Washington pour cette déposition, "M. Sondland espère que les problèmes évoqués par le département d'Etat pour l'empêcher de témoigner seront résolus rapidement", a ajouté son avocat dans un communiqué. L'ambassadeur avait "auparavant accepté d'être entendu volontairement, sans nécessiter d'injonction, afin de répondre aux questions des commissions menant l'enquête à la chambre basse", d'après son avocat. Riche professionnel du secteur hôtelier, Gordon Sondland a contribué à financer la campagne et la cérémonie d'investiture de Donald Trump, dont il est devenu proche. L'opposition soupçonne le président américain d'avoir fait pression cet été sur son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky pour qu'il cherche des informations compromettantes sur son rival démocrate Joe Biden. Les démocrates suspectent Donald Trump d'avoir ainsi abusé de son pouvoir à des fins électorales personnelles, puis d'avoir cherché à étouffer l'affaire. Gordon Sondland a participé à des échanges de SMS concernant l'Ukraine, remis au Congrès la semaine dernière par l'ex-envoyé spécial des Etats-Unis pour l'Ukraine, Kurt Volker, qui ont conforté les démocrates dans leurs soupçons. R. I./Agences