Plusieurs œuvres algériennes ont été primées dans les catégories long et court métrages fiction et documentaire. Après une semaine non-stop de projections, de débats, de conférences et de master class, le 10e Festival international du cinéma d'Alger (FICA), dédié au film engagé, a été clôturé dans la soirée de jeudi à la salle Ibn Zeydoun (Oref). Inscrit pour cette édition sous le signe de "Migrants, femmes et Afrique", le Fica avec une décennie d'existence "entre dans le cycle de la culture durable, apportant chaque année la preuve vivante de l'existence d'un public de qualité, attiré par des films récents et marquants dans un environnement où le cinéma n'a pas repris la place qu'il mérite", peut-on lire dans la présentation. Et aux organisateurs de préciser : "En cet anniversaire précieux, nous pouvons constater que le festival a su incarner et exprimer les grands changements qui animent notre pays et notre monde. Nous pouvons également nous réjouir de la qualité humaine du 7e art que nous avons créée avec les spectateurs." Ainsi, durant cette édition, les cinéphiles et amateurs ont eu l'opportunité de découvrir un cinéma porteur de messages, de questionnements et d'engagements sur diverses thématiques qui font nos sociétés d'aujourd'hui, et ce, dans leur complexité, leurs travers et humanité. Pour revenir à la compétition, comme le veut la coutume, des prix symboliques ont été décernés aux participants dans les trois catégories : long métrage fiction et documentaire et, pour la première fois, le court métrage afin d'"encourager les jeunes réalisateurs". Dans la catégorie fiction, dont le jury est présidé par Pierre-Henri Deleau, le grand prix est revenu au film d'animation Wardi du Norvégien Mats Grorud. "Wardi, 11 ans, vit avec sa famille dans un camp de réfugiés palestiniens au Liban. Elle y est née et ne connaît presque rien de son pays d'origine. Sidi, son arrière grand-père mourant, lui confie la clé de son ancienne maison en Galilée…". Le prix spécial du jury a été décerné à La miséricorde de la jungle (Rwanda-Belgique) de Joel Karekezi ; quant au prix du public, il a été remis ex aequo à Paysages d'automne (Algérie) de Merzak Allouache et à La Bolduc (Canada) de François Bouvier. Concernant le documentaire, l'Algérie a raflé trois prix grâce à l'œuvre poignante de Hassen Ferhani 143 rue du désert : Grand Prix du jury, Prix du public et "La médaille Gandhi" décernée par le Conseil international du cinéma, de la télévision et de la communication audiovisuelle (CICT). Le jury, présidé par le cinéaste et écrivain Saâd Khiari, a octroyé également une mention spéciale au film Sur les traces de Mamani Abdoulaye d'Amina Abdoulaye Mamani (Niger), et le Prix spécial à l'œuvre L'envers d'une histoire, réalisée par Mila Turajlic (Serbie). Dans la section court métrage, le jury présidé par la comédienne Mouni Boualem a primé Facing Mecca, de Jan-Eric Mack (Suisse), une 1re mention d'encouragement à Felfel lahmar de Saâdia Gacem (Algérie), une 2e à Hadi Hiya, de Youcef Mahsas (Algérie), et une mention spéciale à Une histoire dans ma peau, de Yanis Kheloufi (Algérie). En somme, cette édition du Fica s'est distinguée par le cinéma algérien, qui a réussi à s'imposer dans la compétition internationale. À noter que le festival se poursuit jusqu'à aujourd'hui avec plusieurs projections en hors compétition : 16h, Les enfumades du Dahra de Abderrahmane Mosrefa, et à 18h La décennie noire, de Fatima Ouazène, et Nar, de Meriem Achour Bouakkaz.