La tâche des éboueurs de la commune d'El-Ouricia, à une dizaine de kilomètres au nord du chef-lieu de la wilaya, n'est pas de tout repos, elle s'est même compliquée ces derniers temps. En effet, la charge de travail de la voierie a augmenté, car la quantité d'ordures ménagères ne cesse d'augmenter sans pour autant revoir à la hausse les effectifs et le matériel adéquats pour le ramassage. Pis encore, même les outils de travail les plus rudimentaires ne sont pas disponibles, a-t-on appris de plusieurs éboueurs de la commune d'El-Ouricia. "Nous n'avons ni gants ni bottes ou chaussures à cap d'acier, et parler de masques et autres équipements de protection individuelle dont les vêtements ou dossards avec bandes réfléchissantes est une chimère", nous a affirmé un éboueur qui comptabilise près de vingt ans d'ancienneté. Et de renchérir : "Les pannes récurrentes des camions à benne-tasseuse ne facilitent pas la tâche des fonctionnaires de la commune. En outre, souvent le manque d'engins est synonyme d'organisation de tournées supplémentaires. Nous commençons le travail vers trois heures pour terminer plusieurs heures après sans parler des dangers qui nous guettent à tous les coins de rue". Un autre éboueur n'a pas caché son inquiétude quant à un éventuel transport de polluants du lieu de travail : "Sous d'autres cieux, les organismes chargés du ramassage des ordures mettent à la disposition du personnel des vestiaires, des salles de bain et des douches". De son côté, le président de l'APC n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour dire que la municipalité est incapable de garantir le matériel et équipements nécessaires. Il a pointé du doigt les lois qui régissent les marchés publics ainsi que les procédures du contrôle financier. Le premier responsable de la commune a interpellé le chef de l'exécutif pour intervenir auprès du ministère des Finances afin de faciliter l'acquisition d'un camion pour étoffer le parc et l'ouverture de postes d'emploi pour renforcer les effectifs existants, qui connaissent une véritable hémorragie à cause du maigre salaire et des conditions de travail dangereuses et souvent inhumaines. "Certains citoyens mettent les déchets solides, dont du verre, du béton, de la faïence, dans les bacs à ordures ménagères, ce qui n'est pas admissible. Par ailleurs, certains commerçants du grand boulevard, à savoir la RN 9 reliant Sétif à Béjaïa ne se donnent même pas la peine de bien emballer leurs ordures et cartons, lesquels sont jetés à même les espaces verts et souvent éparpillés", a conclu un chauffeur de camion à benne-tasseuse.