Sur 1 900 000 entreprises enregistrées au Centre national du registre du commerce (CNRC), seules 9 000 ont apposé des étiquettes à codes à barres authentiques sur leurs produits. Ce code identifiant leur a été délivré par GS1 Algérie. Celui-ci est le seul organisme habilité à le faire, ainsi que l'explique son directeur général, Halim Recham, qui s'est exprimé en marge d'un séminaire international sous le thème "Les standards GS1 (Global Standards 1), pour une meilleure traçabilité de la chaîne logistique", organisé hier à Alger. Ainsi, ajoute-t-il, il n'y a, en Algérie, que 400 000 produits codifiés. C'est peu, déplore-t-il. À titre comparatif, la Tunisie en compte 1 million, a-t-il indiqué. La différence est énorme. À quoi cela est-il dû ? Pour le directeur général, cela est dû à un ensemble de facteurs, entre autres, au fait que le code à barres n'est pas obligatoire et qu'il y a des opérateurs qui apposent des codes à barres truqués, achetés en ligne pour 40 dollars. Il y a ainsi, dénonce-t-il, tromperie sur la marchandise. Et d'ajouter : "Une sorte d'anarchie s'est emparée du marché où des opérateurs sans scrupule s'adonnent à des pratiques inacceptables, nuisibles aux consommateurs." Halim Recham estime par ailleurs que la codification deviendra un passage "obligé", si le pays veut intégrer le marché mondial, avec une offre de produits portant le label "made in Algeria. Et que l'implication de l'ensemble des secteurs dans cette démarche est fortement souhaitée par GS1 Algérie". "Elle devrait permettre de mettre de l'ordre dans un marché qui manque actuellement de sérieux et de maturité (…)", dit-il. De son point de vue, "sans dynamisme en matière de codification, il n'y a pas d'impulsion suffisante visant au développement de la logistique". Le président de l'Association des producteurs algériens de boissons (Apab), Ali Hamani, présent également à cette rencontre, a souligné qu'il existe des entreprises qui "utilisent même des codes à barres étrangers, croyant que cela leur permettrait de mieux se vendre et de mieux vendre leurs produits". Il regrette que l'étiquette code à barres soit restée une simple "action volontariste", n'ayant "aucun caractère obligatoire". Un aréopage d'experts a, à l'occasion de ce séminaire international, discuté des standards GS1, du rôle des plateformes logistiques et de la manière dont il faut les développer, à l'ère de l'Internet. GS1 est un organisme mondial actif dans le domaine de la normalisation des méthodes de codage utilisées dans la chaîne logistique. La rencontre d'hier a permis également de mettre en lumière les bonnes pratiques en matière de codification et de traçabilité des produits. De même, elle a permis d'expliquer comment on pourrait traiter les contrôles qualité d'un bout à l'autre de la chaîne logistique, dans l'objectif d'assurer la sécurité des consommateurs. Cela est d'autant plus important, étant donné le fait que le pays ne dispose pas d'un système assez poussé quant à l'étiquetage.