Résumé : Samia voulait divorcer afin que Djamel puisse refaire sa vie et ait enfin cet héritier tant désiré par sa famille. Djamel lui rappelle qu'ils avaient déjà Maya et qu'il ne voulait plus d'héritier. C'était une idée de sa mère qui était aussi la cause de leurs malheurs. Samia le regarde tristement. -Même si c'est le cas, le mal est fait. Nous ne pourrons plus avoir d'enfant, Djamel. Tu m'entends ? Plus jamais nous n'aurons la joie de voir un bébé dans cette maison. Des larmes d'amertume coulaient sur ses joues. Elle enfouit sa tête dans le cou de son mari et se remet à sangloter à fendre l'âme. Djamel tente de la consoler. En vain. Le désespoir de son épouse était tel qu'il n'y pouvait rien. Il la comprenait fort bien d'ailleurs, et au fond de lui-même, il se sentait bien triste. Des enfants, il aurait voulu en avoir plusieurs. Que n'aurait-il pas fait pour les voir courir dans la grande maison et la remplir de leurs cris et de leurs rires ? C'était ça le bonheur d'une famille. Ces petits anges qui savaient rendre le sourire et dissiper les malentendus. Certes, il s'estimait heureux d'avoir Maya. Tout comme lui, elle sera un enfant unique. Tant pis. Maya et Samia le rendaient heureux, et cela lui suffisait. Mais l'idée d'un divorce le faisait encore trembler. Jamais il ne consentirait à se séparer de Samia. Leur amour avait des racines bien ancrées, et aucun être au monde ne pourra plus jamais les séparer. Quelle que soit la situation. Après la terrible révélation du gynécologue, ils sauront l'affronter ensemble. Samia avait cessé de pleurer. Il la sentait tendue et fatiguée. Sans poser trop de questions, il la soulève dans ses bras et la met au lit, avant de la border. La jeune femme ne tarde pas à sombrer dans un profond sommeil. Elle était exténuée. Djamel la contemple un moment d'un air attendri. Jamais il ne consentira à se séparer d'elle. Elle sera toujours sa poupée de sucre. Il ressort de la chambre sur la pointe des pieds et se dirige vers celle de Maya. L'enfant dormait à poings fermés en serrant sa poupée contre elle. Djamel remonte la couverture sur ses épaules et l'embrasse sur le front. Il revient au salon et s'allonge sur le sofa. Il avait oublié la fatigue de sa longue journée et même ses propres préoccupations professionnelles. Il ouvre un paquet de cigarettes et se met à fumer. La télé diffusait un film en noir et blanc, qu'il aurait apprécié en d'autres circonstances. Mais ce soir, son cerveau était trop submergé pour se concentrer sur quoi que ce soit. Le cendrier devant lui se remplissait de mégots. Djamel avait une affreuse migraine, et une mine épouvantable. Mais il n'en eut cure. L'aube n'allait pas tarder à poindre, et il n'avait aucune envie de se reposer. Ce n'est que vers les premières heures du petit matin que ses yeux se refermèrent enfin, et il s'endormit en rêvant qu'il traversait des ponts suspendus et qu'il avait, maintes fois, risqué de se jeter dans le vide. Quand il se réveille enfin, il faisait grand jour. Il entendit Maya courir dans le couloir, et la nourrice qui l'appelait pour lui servir son petit déjeuner.
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