Pour le deuxième jour consécutif, les Constantinois, encore plus nombreux, sont descendus par centaines dans la rue hier pour manifester contre la tenue de l'élection présidentielle du 12 décembre. En effet, déterminés, les manifestants ont renouvelé leur rejet de l'élection présidentielle et leur opposition au régime en place, réclamant un changement radical du système politique et surtout l'instauration d'un Etat civil. Les centaines de manifestants ont commencé à affluer des quatre coins de la ville des Ponts pour converger vers le lieu de ralliement fixé au palais de la culture Mohamed-Laïd-El-Khalifa, épicentre du hirak depuis le 22 février dernier, pour donner le coup d'envoi de cette marche. Après un rassemblement d'une dizaine de minutes, le cortège des manifestants a démarré vers 17h. Hommes et femmes, les marcheurs ont affiché leur détermination inébranlable à faire échouer ce qu'ils ont qualifié de "mascarade électorale" et à poursuivre leur révolution pacifique jusqu'au départ définitif de toutes les figures du système en scandant des slogans hostiles au pouvoir en place. En sillonnant les grandes artères de la ville, ils ont crié haut et fort, sous un froid glacial : "Pas de vote cette année", "Makanch intikhabat mâa l'îssabat" (Il n'y aura pas de vote avec la bande). Tout au long de l'itinéraire habituel emprunté lors des marches hebdomadaires, les cinq prétendants à la magistrature suprême n'ont pas été épargnés par les critiques des manifestants qui les ont traités d'"ennemis de la patrie".