Au lendemain de la mobilisation historique du vendredi 1er novembre, qui a connu de gigantesques marches à travers tout le pays, la population de Kherrata a tenu à sortir de nouveau dans la rue afin de réitérer son engagement et sa détermination à poursuivre son combat pacifique pour faire aboutir la révolution du sourire, dont la première étincelle est partie de cette ville historique. Et, bien entendu, réitérer son soutien aux détenus d'opinion dont elle réclame la libération sans condition. Hier encore, des milliers de Kherratis ont manifesté dans la rue contre l'entêtement du pouvoir en place à pérenniser le système, à travers l'élection présidentielle prévue pour le 12 décembre prochain, en dépit de son rejet massif et incontestable par la majorité du peuple algérien. Les manifestants, qui ont emprunté l'itinéraire habituel s'étendant du stade communal jusqu'au siège de la daïra de Kherrata, ont réaffirmé leur refus catégorique de "cautionner la mascarade électorale" imposée par les "résidus" d'un régime aux abois. "Makanch intikhabat mâa l'îssabat" (Pas d'élection avec les bandes mafieuses), "Makanch l'vote, wallah ma n'dirou, Bedoui wa Bensalah lazem itirou, wallah mana habsin" (Pas de vote, nous ne le ferons pas, Bedoui et Bensalah doivent partir, Dieu nous est témoin, nous ne nous arrêterons pas), "Ulac l'vote ulac"…, tels sont les slogans scandés. Brandissant les portraits de certaines figures du hirak, incarcérées à la prison d'El-Harrach, notamment celui du moudjahid Lakhdar Bouregâa, la déferlante humaine n'a cessé de réclamer à nouveau "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus politiques et d'opinion". Arrivée à hauteur du siège de la compagnie de la Gendarmerie nationale, la foule marquera une halte, en scandant à tue-tête l'habituel slogan "Pouvoir assassin". Et d'autres encore à l'adresse de tous les représentants et figures qui incarnent le système. Aucune de ces figures n'a échappé à la colère populaire avec des slogans sans appel les "invitant" à partir. Mais, fidèle au mouvement populaire dont la population de Kherrata demeure un exemple pour avoir été la première à se soulever, cette nouvelle démonstration de rue est restée pacifique. Après avoir sillonné les principales artères de la ville, les marcheurs se sont rassemblés devant le siège de la daïra, où ils ont repris les slogans phare du hirak, tels que "Libérez les détenus", "Ulac smah ulac" (Pas de pardon), "Système dégage", "Djazaïr hourra dimocratia" (L'Algérie libre et démocratique vivra)… Rendez-vous est donné encore une fois pour la semaine prochaine dans le but de perpétuer cette manifestation jusqu'à la libération de tous les détenus politiques et d'opinion injustement incarcérés.