La première réunion entre la Direction de contrôle de gestion financière des clubs professionnels (DCGF), présidée par Réda Abdouche, et les 16 clubs de la Ligue 1, qui s'est tenue hier au Centre technique national de Sidi Moussa en présence du président de la LFP, Abdelkrim Medouar, a duré près de six heures. Pratiquement tous les clubs y ont assisté, à l'exception de l'ESS, de la JSK et de la JSS. Au cours de ce conclave, les deux parties ont abordé l'avenir des clubs par rapport aux critères arrêtés par la DCGF relatifs à l'assainissement financier des clubs et le respect des lois régissant le fonctionnement du professionnalisme. Les représentants des clubs, à l'instar de Nadir Bouzenad et de Mourad Lahlou, sont intervenus pour expliquer aux membres de la nouvelle structure de contrôle qu'ils restent ouverts à toutes les suggestions, à la seule condition qu'on prenne en compte la situation difficile que traverse la majorité des clubs, comme l'explique notre source à Liberté : "C'est une réunion importante dans la mesure où elle nous a permis d'évoquer tous les problèmes auxquels nous sommes confrontés. Les membres de la DCGF ont été très attentifs à nos doléances et à nos suggestions. Nous nous sommes mis d'accord pour travailler conjointement afin de trouver les solutions idoines aux problèmes. Ceux qui disent que la DCGF agira avec rigueur et sévérité en rétrogradant les clubs déficitaires se trompent énormément car, si tel est le cas, la DCGF fera descendre les 16 clubs dans la mesure où ils sont tous déficitaires. C'est sous cet angle-là que nous avons justement saisi cette opportunité pour expliquer notre situation. Ils ont été très compréhensifs et ont promis de nous accompagner jusqu'au mois de juin prochain afin de mettre en place une nouvelle organisation des clubs." Ainsi, de nouvelles mesures seront prises pour permettre aux clubs de se préparer à la prochaine saison. Réda Abdouche a promis, selon nos sources, de faire le nécessaire pour accompagner les clubs dans leur nouvelle démarche, tout en exigeant l'assainissement financier des clubs. Il a par ailleurs donné des orientations qui peuvent aider les clubs à se réorganiser. Il a été très strict dans ses orientations ; les futurs 18 clubs qui formeront la nouvelle Ligue 1 dès la saison prochaine doivent impérativement respecter le cachier des charges qui consiste en la présentation, lors de l'engagement pour la nouvelle saison, du bilan prévisionnel pour la saison 2020-2021 et la justification de la provenance de l'argent, du bilan financier de la saison 2019-2020 et du bilan fiscal. Sans ces documents, le club ne pourra pas s'engager. Face à cette nouvelle donne, les présidents ont réclamé un nouveau statut pour les sociétés sportives et un statut spécifique pour les joueurs. Ils estiment qu'ils ne sont pas concernés par la loi 90-11 relative au code du travail dans la mesure où les joueurs ne sont pas salariés. "Pour nous, les joueurs font des prestations de service, ils viennent et partent. Je ne vois pas pourquoi on tente de nous inclure dans le code du travail et la loi 90-11. C'est la raison pour laquelle nous avons exigé un nouveau statut pour les joueurs qui payeront leurs cotisations sociales et l'IRG comme tout le monde", explique notre source. Face à cette situation, les deux parties ont décidé de conjuguer leurs efforts pour travailler conjointement et aller vers une nouvelle organisation du football professionnel. Réda Abdouche, juriste de formation et ancien international, sait qu'il aura du pain sur la planche pour relever le défi, qui s'avère d'emblée très délicat, eu égard à la situation anarchique qui prévaut au sein de nos clubs. Medouar avait exigé de revoir les articles du cachier des charges, devenu obsolète avec le temps.