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Professionnalisme : éviter les solutions d'urgence La DCGF de la FAF doit d'abord accompagner les clubs pour trouver les solutions à la crise financière et organisationnelle
S'il est vrai que le lancement du professionnalisme avait été fait avec précipitation en 2010, il est illusoire de croire aussi que la solution miracle sera trouvée en six mois. Le président de la Direction de contrôle de gestion et des finances (DCGF), Réda Abdouche, est catégorique : "Tous les clubs devront respecter à la lettre le cahier des charges. Dans le cas contraire, le club risque la rétrogradation en division amateur. La FAF nous soutient et approuve notre démarche à 200%, il est temps de mettre le holà. On ne peut pas continuer de cette manière." Abdouche fait allusion entre autres à l'énorme déficit financier que les clubs de Ligue 1 doivent résorber sous peine de se voir rétrograder. "Selon les examens réalisés par la DCGF, la situation est catastrophique pour pratiquement l'ensemble des clubs de l'élite. Financièrement, le déficit de 740 milliards de centimes sur cinq années (2013-2018) a été revu à la hausse, puisqu'il a atteint désormais 848 milliards de centimes, après le traitement du dossier du NA Hussein Dey, sans compter les cinq derniers clubs, dont l'examen n'a pas encore été fait. Le chiffre va au-delà des 1000 milliards, c'est une certitude", a affirmé à l'APS le premier responsable de la DCGF. "Le cahier des charges n'a pas été respecté. Les SSPA sont régies par le code du commerce. Si au bout de deux années elles sont déficitaires, elles sont éligibles à la dissolution. Il faut qu'il y ait plus de compétences dans la gestion. Nous avons constaté avec regret que la masse salariale représente 90% du budget au niveau de chaque club, c'est inadmissible avec le peu de moyens dont disposent la plupart des équipes. La DCGF n'est pas là pour ordonner aux clubs de plafonner les salaires des joueurs, mais pour accompagner et les aider à trouver des solutions. La masse salariale doit descendre à 30% ou 40%. À ce moment-là, ça devient viable. Les clubs doivent communiquer désormais leur budget prévisionnel. Sur les plans financier et administratif, il faut avoir une autre vision", explique-t-il. Pour Abdouche, "au jour d'aujourd'hui, la situation n'est pas reluisante. Quelque chose ne tourne pas rond. La DCGF a hérité d'un lourd fardeau, mais nous pouvons redresser la barre. Cela nécessitera du temps et surtout l'adhésion de tout le monde. Notre structure est là pour accompagner les clubs et leur permettre de retrouver une gestion saine et équilibrée sur tous les plans, notamment financier". Cependant, il y a lieu de s'interroger si la FAF via la DCGF peut réellement obliger les clubs à se conformer aux exigences économiques en un laps de temps aussi court, c'est-à-dire en perspective de la saison prochaine ? Le lourd fardeau cumulé pendant plus de neuf ans de professionnalisme de façade ne peut être surmonté en un tour de main. Les clubs sont tous déficitaires et cumulent des dettes faramineuses tous azimuts. Cnas, Impôts et particuliers sont autant de créanciers chez des clubs largement débiteurs. S'il est vrai que "le lancement du professionnalisme avait été fait avec amateurisme et qu'une saison ou deux saisons transitoires à partir de 2010 étaient nécessaires à la conception et à la préparation du professionnalisme", dixit le président de la FAF, Kheireddine Zetchi, il est illusoire de croire aussi que la solution miracle sera trouvée en six mois. À moins de faire rétrograder tous les clubs en division amateur dès la saison prochaine…, soit un retour au fonctionnement du football amateur d'avant 2010. SAMIR LAMARI