L'Association des enfants de chouhada de la Zone autonome d'Alger (ZAA) a rejeté l'offre de dialogue et la main tendue au hirak par le président élu, Abdelmadjid Tebboune, en s'interrogeant : "Comment peut-il y avoir un dialogue avec le hirak alors que les références de Novembre ont été réprimées injustement ?" et ce, dans une allusion à l'emprisonnement de Lakhdar Bouregâa. Dans un communiqué signé par son bureau exécutif, l'Association des enfants de chouhada de la ZAA rappelle, dans ce sens, que "Bouregâa a été emprisonné et la célébration de l'anniversaire du déclenchement de la Révolution s'est déroulée alors qu'il était en prison". En dénonçant la politique répressive du pouvoir, les auteurs du communiqué déclarent qu'"on ne veut pas de la main tendue du pouvoir tant qu'elle représente la main répressive qui a fauché les libertés des personnes révoltées et qui demandent l'indépendance". Et de détailler : "Le mouvement de protestation du peuple algérien qui est sorti acclamer l'Algérie des martyrs, réclamer la libération des détenus et récupérer la liberté violée ne saurait accepter de dialoguer avec une personne imposée par le pouvoir réel en tant que porte-parole, mais accepte de négocier son départ et de laisser l'Algérie être édifiée par un président élu par le peuple en toute liberté et transparence et ce, après la libération de tous les détenus qui ont été emprisonnés illégalement et sans avoir commis de crime." Les enfants de chouhada de la ZAA qui reviennent sur l'élection présidentielle affirment : "Nous ne pouvons reconnaître Abdelmadjid Tebboune en tant que président élu de l'Algérie", arguant le fait que "nous avons une parfaite connaissance qu'il a été placé en tant que porte-parole du pouvoir réel pour faire passer le 5e mandat par procuration que le peuple a rejeté au début de la révolution de février 2019". Pis encore, ils indiquent constater "une désillusion politique après la mise en œuvre de l'article 102 de la Constitution algérienne, sans prendre en considération les articles 7 et 8". Or, ajoutent-ils : "Le président réel de l'Algérie doit être choisi par la majorité du peuple et en toute transparence et démocratie, non pas en falsifiant les pourcentages du scrutin comme ce fut le cas dans les labyrinthes du système par un président de l'instance indépendante d'organisation des élections." L'Algérie n'a pas voté, indique l'association, en voulant pour preuve que "le taux des votants à Alger était de l'ordre de 9% tout au plus, et que le taux national ne dépasse pas 12,60% en raison de la forte abstention du peuple". Par ailleurs, l'association dénonce "la violente répression policière enregistrée dans les wilayas d'Oran, de Mostaganem, de Bouira, d'Annaba et d'Alger, ainsi que dans d'autres wilayas qui se sont opposées à la mascarade électorale". À titre d'illustration, à Kouba Jolie-Vue, des arrestations ont eu lieu le 12 décembre dernier devant le centre où a voté le candidat Abdelaziz Belaïd, a-t-elle rappelé, en indiquant que 35 jeunes ont été interpellés sur aucune base légale. S'agissant également des événements de Belouizdad (Belcourt), l'association a demandé une enquête en avançant que "les auteurs des troubles ont été ramenés d'autres endroits — et n'avaient donc aucun lien avec le quartier — afin de créer des émeutes pour justifier la répression". L'Association des enfants de chouhada appelle "le pouvoir réel à revenir à la raison et à songer à l'avenir de ce pays".