Le dernier match livré par la JS Kabylie à Bordj Bou-Arréridj aura été très riche en enseignements pour les dirigeants kabyles et surtout pour le coach Hubert Velud. Et pour cause, si l'absence de plusieurs joueurs titulaires était appréhendée au plus haut point du côté kabyle, les jeunes remplaçants appelés à la rescousse auront fort heureusement relevé un gros défi et ont prouvé, si besoin était, qu'ils méritent un peu plus de confiance et de considération, et que la JSK pouvait compter sur leur talent naissant et leur fraîcheur juvénile. En fait, si l'ancien coach Franck Dumas s'efforçait, la saison passée, de faire tourner son effectif à chaque match et d'assurer ainsi un maximum de temps de jeu à tous les joueurs qu'il avait sous la main, de nombreux observateurs et les supporters kabyles les plus avertis reprochent à l'actuel entraîneur Hubert Velud d'évoluer pratiquement avec la même composante et de ne pas faire preuve de beaucoup d'audace pour incorporer les jeunes du club qui s'entraînent sans relâche mais qui passent leur temps à chauffer le banc. Et si, lundi à Bordj Bou-Arréridj, Velud fut contraint, par la force des choses, de puiser dans sa réserve et présenter presque une "JSK bis" pour combler les nombreuses défaillances du jour, l'on a découvert que la profondeur du banc de touche kabyle n'était pas aussi mauvaise que l'on pensait. C'est dire que les jeunes El-Orfi, Mebarki, Loucif et autres Aït Abdeslam sans oublier les revenants Zeghdane et Raiah ont prouvé sur le terrain qu'ils n'étaient guère des manchots, à tel point que le président Mellal n'a pas hésité à clamer avant et après le match contre le CABBA que "la JSK possède bel et bien deux équipes". Et si la JSK peut compter aussi sur d'autres valeurs sûres telles que Renaï, Iratni, Mekidèche et autres Aït Idir sans oublier le jeune buteur de l'équipe réserve Nezla Massinissa, il faut bien admettre que l'une des grosses satisfactions enregistrées à l'occasion de ce match CABBA-JSK a pour nom Tafni Massinissa, un attaquant de race qui a énormément pesé sur la défense bordjienne et qui s'est permis le luxe d'ouvrir le score d'une superbe tête plongeante sur un centre judicieux de l'excellent Benchaïra. C'est que l'enfant de Mekla attendait une telle titularisation pour s'illustrer de nouveau et surtout se révolter comme il se doit, lui qui a été souvent confiné sur le banc de touche cette année, alors qu'il avait été l'un des attaquants les plus percutants de la JSK la saison dernière, avec son compère Rezki Hamroune. Pourtant, Tafni a largement dépassé le stade des espoirs, car il est tout de même âgé de 24 ans et a signé son premier contrat professionnel à la JSK en janvier 2016, tout en jouant son premier match en équipe fanion sous l'ère de Dominique Bijotat contre le MCO au stade Ahmed-Zabana lors de la saison 2015-2016 avant de confirmer son talent sous l'ère Mouassa puis sous la houlette du tandem Rahmouni-Moussouni l'année d'après. Tafni s'affirma ensuite sous la houlette d'Aït Djoudi puis sous la coupe de Franck Dumas où il était souvent titularisé, l'an dernier, tout en claquant de nombreux buts décisifs, à l'image de ce joli doublé inscrit contre le DRB Tadjenanet, le 9 octobre 2018 au stade du 1er-Novembre. "Personnellement, je travaille dur à l'entraînement et je me tiens prêt à me défoncer sur le terrain chaque fois que le coach me fait appel, et si j'ai eu l'opportunité d'être titularisé et de marquer ce précieux but contre le CABBA, j'estime que le grand mérite de ce bon point ramené de Bordj revient à toute l'équipe qui a réalisé un bon match malgré toutes les absences que l'on sait", a déclaré Tafni à la fin du match CABBA-JSK, sans pour autant verser dans la gloriole, mais tout en espérant confirmer son envol dans les prochains matchs tant en compétition nationale ou en Ligue des champions africaine où il a souvent tiré son épingle du jeu, en dépit de son statut de joker de luxe. Mohamed HAOUCHINE