Les habitants de la petite localité rurale de Thnéa (commune de Harchoune, à une quarantaine de kilomètres au sud-est du chef-lieu de la wilaya de Chlef) ne supportent plus ce qu'ils endurent depuis des années en raison du manque cruel notamment en matière de développement local. "La situation que nous vivons ici est devenue de plus en plus atroce, car nous manquons de tout dans cette localité qui n'est, pourtant, pas loin du chef-lieu de notre commune", lancent avec grogne de nombreux citoyens à Thnéa. Selon des témoignages recueillis auprès de plusieurs habitants de cette localité, toutes les doléances adressées depuis bien longtemps à l'attention des autorités locales et aussi à celles de wilaya n'ont jamais été prises en considération. "Cela nous a beaucoup intrigués. Contrairement aux autres localités et quartiers de la commune de Harchoune, Thnéa n'a jamais bénéficié d'un quelconque projet de développement dans n'importe quel secteur", enchaînent d'autres citoyens qui n'hésitent à tirer à boulets rouges particulièrement sur leurs élus communaux car, d'après les mêmes déclarations, ces derniers devaient impérativement être les premiers à s'inquiéter du sort de l'ensemble des citoyens de leur commune "et non pas favoriser certains quartiers au détriment de plusieurs autres comme cela a été régulièrement le cas". En parlant de leurs préoccupations, les citoyens à Thnéa évoquent avec peine et douleur le problème relatif à l'inexistence du réseau de gaz naturel. "Pourtant, la conduite principale de ce réseau n'est située qu'à trois kilomètres de notre localité. À chaque fois que l'hiver approche, c'est la peur au ventre que chacun de nous éprouve en raison du froid cruel qui sévit dans cette région d'une part, et d'autre part suite à l'indisponibilité des bonbonnes de gaz butane qui se font de plus en plus rares ou que nous achetons à des prix excessivement élevés dans d'autres communes de la wilaya. L'absence d'éclairage public fait également partie du lot de nos grandes inquiétudes. Nous vivons le spectre de la peur à chaque fois que la nuit tombe et que notre localité plonge dans le noir. La multiplication des amas d'ordures presque partout dans le village rend le climat insupportable, voire détestable, car leur ramassage ne se fait que rarement par les services communaux compétents, alors que le centre d'enfouissement technique n'est situé qu'à quatre kilomètres de chez nous", énumèreront nos interlocuteurs avec regret et amertume.Toujours d'après les habitants de Thnéa, les problèmes relatifs au manque d'assainissement, d'alimentation en eau potable, de réfection des routes et des ruelles à l'intérieur du village, qui sont toutes dépourvues de ralentisseurs, d'une salle de soins et d'une deuxième école primaire compte tenu de la surcharge des classes que connaît celle qui y existe déjà font réagir vivement toute la population dans cette localité qui interpellent le wali, "car c'est l'unique responsable sur lequel nous pouvons compter pour une réelle prise en charge de nos préoccupations avant de passer à un sérieux mouvement de protestation que nous ne tarderons pas à observer, dans le cas où nos revendications ne seraient pas prises en considération".