Les citoyens de la région se posent la question sur les raisons qui ont bloqué les travaux de ce pont depuis plus d'une année. Plus d'un mois après le décès d'un homme de 28 ans, dont le véhicule a été emporté par la crue d'un oued dans la région de Bouzeguène durant la nuit du 11 au 12 novembre dernier, le pont intercommunal d'Azaghar qui en été la cause avérée et reconnue par tous n'a encore fait l'objet d'aucune mesure de sécurisation, alors que nous ne sommes encore qu'au tout début de l'hiver qui fait redouter à la population locale d'autres crues encore plus importantes. En effet, la population de Bouzeguène qui transite quotidiennement par cet inévitable pont attend toujours, mais vainement, une action rapide et concrète de sécurisation de ce pont comme promis, pour la seconde fois, par les autorités au lendemain du tragique accident qui a endeuillé la population de Bouzeguène où il s'est produit et la région de Azazga d'où la victime est originaire. "Nous attendons toujours de pied ferme le lancement des travaux par la direction des travaux publics, mais nous déplorons le fait que la situation est restée inchangée et que ces travaux promis tardent toujours à commencer. Même le diagnostic qui doit dicter la nature des mesures à prendre n'est toujours pas effectué", a dénoncé un membre d'un comité de village de la région, qui estime que la moindre des choses est que les élus locaux tiennent au courant la population de l'évolution du dossier pour au moins les rassurer. "Mais là encore, motus et bouche cousue", a-t-il dénoncé. "Le pont en question étant situé sur les limites de deux communes, Bouzeguène et d'Illoula Oumalou, nous ne savons même plus à quelle autorité nous adresser pour nous enquérir de la situation", nous explique un habitant qui, à l'instar de beaucoup d'autres, se pose la question concernant les raisons qui ont "bloqué" les travaux de ce pont depuis plus d'une année. On évoque ici et là l'insuffisance de financement à la DTP, d'une part, et d'autre part la réalisation d'un projet techniquement compliqué et très contraignant, tant la zone est inondable. En attendant, l'inquiétude des habitants ne cesse de s'amplifier tant, précisent certains d'entre eux, le pont présente de nombreuses fissures et le risque de son effondrement n'est pas exclu en cas de crues importantes. Pour rappel, avant l'accident mortel provoqué par ce pont en novembre dernier –lorsqu'un véhicule a été emporté par les eaux d'un oued avec ses quatre passagers dont trois ont été sauvés in extremis alors que le quatrième a été retrouvé mort le lendemain – un autre accident similaire a été déjà enregistré en 2018 dans ce même endroit où un véhicule a été emporté dans les mêmes circonstances, sans toutefois que mort d'homme ne soit enregistrée. Au lendemain de chaque accident, les autorités se rendent sur les lieux pour s'enquérir de la situation de ce pont réalisé en très basse altitude. Le pont en question est à chaque fois submergé aux premières crues d'automne, malheureusement elles n'ont jamais donné suite. Au lendemain du dernier drame, l'APW avait rendu public un communiqué où elle a exigé "de faire toute la lumière sur les circonstances de ce drame", tout en pointant le doigt vers les autorités de wilaya de "n'avoir pas pris les mesures nécessaires à l'effet d'endiguer définitivement ce danger récurrent que représente l'état de la route et de l'ouvrage d'art incriminé". Mais en dépit de cela, la situation est restée au point mort.