Les engagements pris par les autorités de la wilaya de Tamanrasset quant au développement de l'agriculture saharienne ne sont finalement qu'un miroir aux alouettes. Gavées de mensonges multiformes, nombre d'associations rurales et de coopératives agricoles des villages de Taghaouhaout et de Tifouguine ont décidé de briser le silence en interpellant de nouveau le wali Djilali Doumi pour que ses promesses se transforment en actes concrets. Dans une correspondance cosignée par cinq associations représentant plusieurs centres ruraux, les habitants de ces localités relevant administrativement de la commune de Tamanrasset ont adressé une série de revendications. D'emblée, ils ont mis l'accent sur la nécessité de revoir la stratégie mise en place pour booster le secteur agricole dans ces régions, qui jouissent, faut-il le signaler, d'importantes potentialités. On s'est ainsi focalisé sur les axes prioritaires susceptibles de redonner un nouveau souffle aux agriculteurs, qui en ont vraisemblablement ras-le-bol des promesses sans lendemains. Ils ont insisté sur l'impérative nécessité d'inscrire de nouvelles opérations portant réalisation de puits d'irrigation et de points d'abreuvement de bétail. D'autres revendications liées aux aides matérielles et financières promises par les autorités compétentes dans le but de relancer ce secteur alternatif aux hydrocarbures ont également été mises en avant par les habitants, qui soulignent la priorité de raccorder Klatoussen, Ahane n'Tsita et Tan Taloust, pour ne citer que ces trois localités, au réseau d'électricité afin de pouvoir mettre en marche les équipements fonctionnant avec cette énergie vitale. La dotation en pompes d'eau et en panneaux photovoltaïques des exploitations agricoles situées dans des périmètres non couverts par le réseau d'électricité rurale a également été recommandée par les habitants de Taghaouhaout et de Tifouguine, avant de dénombrer d'autres problèmes relatifs au volet sanitaire. À ce propos, ils ont réclamé l'ouverture de la salle de soins qui serait mise hors service depuis près de dix ans pour des raisons non avouées. Comme ils ont demandé une ambulance médicalisée permettant de transporter les malades de ces deux villages enclavés. Les revendications des villageois portent aussi sur la réalisation du réseau d'éclairage public et la prise en charge des demandes de logements, toutes formules confondues. En plus, il a été préconisé de revoir le découpage administratif de la wilaya et d'étudier la possibilité de créer de nouvelles communes à l'effet de rapprocher l'administration du citoyen, mais surtout pour en finir définitivement avec la politique de l'assistanat adoptée par le pouvoir en place, à défaut de vision et de stratégie réelles de développement dans ces contrées, lesquelles sont souvent traitées et assimilées aux centres de réfugiés qui sont à la merci des organisations humanitaires.