Pour manifester leur mécontentement contre les promesses sans lendemain des autorités locales et le dénuement qui frappe leur contrée, les habitants d'Arak ont procédé, avant-hier, à la fermeture de la RN1. La colère monte d'un cran chez les habitants d'Arak (commune d'In M'guel, à 400 km au nord de Tamanrasset). Pour manifester leur mécontentement contre les promesses sans lendemain des autorités locales et le dénuement qui frappe leur contrée, ils ont procédé, avant-hier, à la fermeture de la RN1, bloquant ainsi toute circulation automobile. Des centaines de véhicules ont été ainsi bloqués au niveau de cette localité, dont le convoi devant approvisionner la wilaya de Tamanrasset en carburant. Ce qui n'est pas sans rajouter une couche, déjà plus épaisse, à la crise de carburant prévalant dans cette région du Grand Sud depuis un peu plus de trois mois. D'après les manifestants, cette action est motivée par l'indigence extrême des habitants qui s'engouffrent davantage dans les abysses de la précarité. "En novembre 2018, nous avons adressé une lettre de doléances à toutes les autorités compétentes pour réclamer notre part de développement. La lettre évoquait plusieurs chapitres, dont l'habitat, l'emploi et l'énergie. Cependant, aucune suite ne nous a été donnée depuis", regrettent-ils en appelant le chef de l'exécutif Djilali Doumi à honorer les engagements qu'il avait pris lors de sa dernière visite dans ce village, notamment concernant la livraison de la centrale électrique dans les délais impartis afin d'éviter la reproduction des cauchemars des coupures qui hantent cette localité à chaque période estivale où la chaleur atteint des pics intenables. Ce n'est pas tout, puisqu'ils demandent également un bureau de poste, un camion de ramassage d'ordures ménagères et une maison de jeunes. Assis à même la chaussée, les jeunes utilisant un pylône d'électricité pour barrer la route dans les deux sens exigent aussi l'accélération des procédures liées à l'attribution des 30 logements sociaux et le quota d'aides à l'habitat rural destiné aux villageois d'Arak. Ces derniers manifestent une violente colère empreinte de menaces quant à l'absence de projets de développement et de réaménagement dans cette localité qui, malgré le fait qu'elle soit traversée par la transsaharienne, est frappée d'ostracisme et d'enclavement qui laissent apparaître toutes les images de déliquescence confortant la défaillance des pouvoirs publics. RABAH KARÈCHE