Les autorités locales pensent-elles à visiter notre village ? Vont-elles prendre en charge nos doléances ? Ce sont là les deux principales questions retenues de la toute dernière requête adressée, le 19 janvier, par le comité du village de Talat Nechouikh au premier magistrat de la wilaya, Djilali Doumi. La correspondance, qui sonne comme un réquisitoire contre la politique de désocialisation appliquée sur cette localité dépourvue de toutes les commodités de vie, fait état d'une multitude de problèmes dans lesquels se débattent les villageois de ce centre rural, situé à quelques encablures du chef-lieu de la commune de Tamanrasset. De prime abord, les rédacteurs de la missive, dont nous détenons une copie, ont tenu à rappeler qu'ils en ont marre des demandes d'audience qui semblent être reléguées aux oubliettes, encore moins des lettres de doléances qui finissent souvent dans le tiroir de l'indifférence. Les requérants, qui se disent pessimistes eu égard au nombre de requêtes auxquelles on accusait des fins de non-recevoir, réclament le revêtement de la route menant à ce village. Il s'agit d'une piste poussiéreuse truffée de crevasses et de longs sillons creusés par les tractions des grosses cylindrées dont font les frais au quotidien les automobilistes qui s'y aventurent. L'absence de réseau d'assainissement et l'inexistence de salle de soins et d'espaces de jeu suscitent ainsi le sentiment de marginalisation chez les riverains qui vivent loin du développement. Pour démentir les chiffres faisant état de couverture à 98% du territoire de la wilaya en électricité, les habitants de Talat Nechouikh évoquent le manque de couverture en cette énergie. Aussi, ils ont fait part de la distribution parcimonieuse des aides à l'habitat rural et des désagréments causés par les odeurs pestilentielles se dégageant du poulailler implanté non loin des habitations. Par ailleurs, les habitants du village d'In Dalak, situé à 70 km de Tamanrasset, ont, eux aussi, saisi le wali sur les problèmes qui pourrissent leur quotidien. Ils ont ainsi réclamé le revêtement de la piste menant au village et la réhabilitation des logements occupés par les enseignants affectés par la direction locale de l'éducation. La réalisation d'une annexe communale, d'un stade de proximité et d'une salle omnisports a également été demandée par les habitants, qui insistent sur l'ouverture d'un bureau de poste et l'extension de la transmission radiophonique afin de couvrir toute la région qui, lit-on dans le document en notre possession, manque terriblement de couverture en matière de réseaux téléphoniques, portable et fixe. Les villageois d'Adjalhouk, un hameau déshérité qui relève d'In Dalak, ont, de leur côté, souhaité à ce que leurs habitations de fortune soient raccordées au réseau électrique. En guise de conclusion, les requérants, qui ont partagé leur préoccupation avec l'Amenokal, qui incarne l'autorité traditionnelle, et le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, ont invité le wali à prendre leurs doléances au sérieux pour éviter d'éventuels débordements.