Ils reviennent à la charge pour se plaindre de l'ostracisme et de la marginalisation dont ils se sentent victimes. Pour réclamer leur part de développement, ils ont procédé, en fin de semaine, à la fermeture de la RN1, au niveau du PK35, où ils ont arboré une large banderole sur laquelle on pouvait lire : "Non aux fausses promesses". Le message est certainement adressé au chef de l'exécutif, Djilali Doumi, qui aura mis en sourdine les précédentes revendications formulées par les villageois, notamment celles relatives au revêtement de la route et la réalisation d'un collège, en mesure d'éviter à leurs enfants de parcourir quotidiennement jusqu'à 90 km en aller-retour en se déplaçant vers le CEM d'Abalessa. "Notre action est motivée par l'attitude autiste du wali de Tamanrasset et son indifférence quant à la prise en charge des problèmes dans lesquels se débat Isselesken. Nous lui avons adressé plus de six rapports où sont énumérés plusieurs points de revendications qui ne sont pas vraisemblablement au centre d'intérêt de ce commis de l'Etat qui nous accuse toujours une fin de non-recevoir", se lamente le représentant des habitants qui nous a fait voyager dans le passé révolutionnaire des ressortissants de ce patelin, dont Ilou Guemmama qui étaient pour beaucoup dans la création du centre d'instruction de Tahart, servant aux incorporations du front du Sud pendant la guerre de Libération nationale. "L'histoire retiendra que l'unique route menant vers ce patrimoine historique, ainsi que vers les 10 autres mechtas que compte le village d'Isselesken, est dans un piteux état. Nos responsables sont plus pris par la politique que par les préoccupations des citoyens qui se morfondent dans une série d'écueils qui meublent leur quotidien, c'est malheureux !", maugrée notre interlocuteur avant de passer en revue tous les problèmes laissant comprendre la colère des villageois qui menacent de hausser le ton si les autorités de la wilaya continuent de faire la sourde oreille. Sur le listing des revendications, on n'a pas que le revêtement de la route, puisque les problèmes liés à l'assainissement, à l'électrification rurale et aux forages d'irrigation et d'alimentation en eau potable ont également été signalés par les habitants qui se sont fixé rendez-vous, aujourd'hui samedi, à la sortie du village où ils devraient organiser une autre action de protestation pour dénoncer le mutisme du wali qui a, rappelons-le, réquisitionné les forces de l'ordre, en juin dernier, pour réprimer les manifestants d'Isselesken ayant procédé à la fermeture de la route. Pour mémoire, 24 villageois ayant écopé de six mois de prison avec sursis ont été arrêtés par les gendarmes lors de cette manifestation.