Plusieurs mois après sa mise en détention provisoire, Karim Tabbou sera bientôt fixé sur son procès. Le juge d'instruction a adressé un arrêt de renvoi permettant ainsi de programmer le procès. "Le juge d'instruction de la 10e chambre du tribunal de Sidi M'hamed a transmis le dossier de mon frère Karim Tabbou au correctionnel, alors que le procureur du même tribunal vient de faire appel", a écrit son frère Djaffar Tabbou. Me Abdelghani Badi, un des avocats du détenu, que nous avons contacté, hier en fin de journée, a confirmé l'information. Si l'arrêt de renvoi est accepté par le juge — car le procureur a fait appel —, le procès sera organisé au plus tard dans 20 jours. Emprisonné depuis plus de quatre mois, Karim Tabbou est notamment poursuivi pour "atteinte à l'unité nationale". La justice lui reproche des déclarations publiques dans le cadre du mouvement populaire. Emprisonné une première fois au tribunal de Koléa, Karim Tabbou a été relâché avant d'être réincarcéré le lendemain par le juge du tribunal de Sidi M'hamed qui lui reproche des écrits sur la page officielle de son parti l'Union démocratique et sociale (UDS). Outre le dossier de Karim Tabbou, ceux d'autres détenus d'opinion ont été transférés au tribunal de Sidi M'hamed, annonce le Comité national pour la défense des détenus. Il s'interroge, en revanche, sur l'absence du dossier d'Abdelouahab Fersaoui, le président de l'association Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ), en détention depuis l'automne dernier. Par ailleurs, arrêté quelque temps après Karim Tabbou, le militant Samir Belarbi va comparaître, aujourd'hui, devant le juge d'instruction près le tribunal de Bir Mourad-Raïs. Il est accusé d'"atteinte à l'unité nationale". Il en est de même pour l'autre figure du hirak, Fodil Boumala, dont le procès aura lieu le 9 février prochain.