Même si l'on ne pariait pas tant sur les chances de qualification de la JSK pour les quarts de finale de la Ligue des champions africaine, il faut bien admettre que l'on espérait tout au moins un sursaut d'orgueil des Canaris. C'est que, sur le plan compétitif, la JSK se devait de ramener une victoire, aussi minime soit-elle, de Kinshasa pour garder une chance même minime pour la suite de la compétition, encore que le partage des points enregistrés, en cours de soirée au stade de Radès, entre l'Espérance de Tunis et le Raja de Casablanca (2-2) et qui a enregistré à l'occasion un nouveau record d'invincibilité de 20 matchs en LDC pour les Tunisois, aura finalement sonné le glas pour la formation kabyle. Par ailleurs, sur le plan du prestige, même si l'élimination de la JSK devait être scellée avant l'heure, l'on espérait tout de même une victoire de consolation à Kinshasa, où le Vita Club avait bel et bien baissé pavillon face aux deux autres clubs maghrébins du groupe, en l'occurrence l'ES Tunis et le Raja Casablanca. Et à défaut de relever un gros défi dans la lointaine Kinshasa, les Canaris ont malheureusement sombré corps et âme face à une équipe kinoise qui, pourtant, n'avait rien d'un foudre de guerre. Après une première mi-temps plus ou moins équilibrée sur le plan du jeu mais aussi au tableau d'affichage (1-1 à la pause), la JSK a courbé drôlement l'échine en seconde période et ce, en facilitant incroyablement la tâche aux Congolais qui, pour rappel, n'avaient pas glané le moindre succès jusque-là. Une première bévue de Bencherifa à la 54', un mauvais placement du gardien Benbot sur un coup franc anodin à la 68' et, deux minutes après, une passivité effarante de la défense kabyle (70') auront gravement enfoncé les Canaris qui ne s'attendaient guère à un… "terminus" aussi brutal. C'est que les camarades de Nabil Saâdou venaient de se faire humilier comme pas possible, et voilà que le dernier espoir de qualification pour les quarts de l'épreuve s'est transformé malheureusement en véritable cauchemar, à un tel point que le prochain derby contre l'ES Tunis ne revêt pratiquement aucun enjeu. Cela dit, il faut bien admettre que la JSK n'a fait que confirmer ses limites techniques mais aussi physiques sur le plan continental, même si elle peut s'enorgueillir d'avoir tout de même grappillé une certaine dose d'expérience en matière de football de haut niveau. Et si le club kabyle devait se suffire logiquement d'une qualification en bonne et due forme pour les poules de la Ligue des champions, ses dirigeants se devaient aussi d'être très pragmatiques pour ne pas promettre la lune à ses exigeants supporters, car la plus prestigieuse compétition africaine des clubs exige beaucoup de sacrifices financiers et davantage d'expérience dans le jeu et dans la gestion d'ensemble de la compétition. Avec un compartiment défensif remanié à 80% en l'espace d'une semaine, puisque l'on a enregistré le retour de Bencherifa et du jeune Mebarki dans les deux couloirs et celui de Souyad dans l'axe, la JSK aura fait dans le flop et ouvert des brèches béantes qui ont fait le bonheur des attaquants kinois. Et maintenant que la messe est dite, il est important que les dirigeants kabyles tirent un maximum d'enseignements sur cette nouvelle aventure en Ligue des champions car, comme l'a déclaré Jean-Yves Chay avant le départ pour Kinshasa, "l'objectif du club était de se qualifier pour les poules et de profiter de cette nouvelle expérience en Ligue des champions pour permettre aux jeunes joueurs de s'aguerrir davantage au contact des clubs de haut niveau, ce qui constitue un investissement considérable pour les années à venir".