Depuis début décembre, 358 000 personnes ont été déplacées par les raids aériens meurtriers et les combats dans le nord-ouest de la Syrie, selon l'ONU. L'armée syrienne est en passe de récupérer la province stratégique d'Idleb, dans le nord-ouest du pays, provoquant l'ire de la Turquie qui a averti hier qu'elle riposterait à toute attaque contre ses postes d'observation dans la même ville. Les forces régulières syriennes ont pénétré dans la ville de Maaret al-Noomane, a annoncé une ONG, après des semaines de bombardements sur cette région dominée par des terroristes et des rebelles. Deuxième ville de la province d'Idleb, Maaret al-Noomane se trouve sur l'autoroute M5 reliant Alep, grande ville du nord de la Syrie, à la capitale Damas, un axe que l'armée fidèle à Bachar al-Assad cherche à sécuriser. "Les forces gouvernementales sont entrées dans Maaret al-Noomane, les combats se déroulent dans le secteur ouest de la ville", vidée de la plupart de ses habitants par les bombardements, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). "Maaret al-Noomane est totalement encerclée", a annoncé, pour sa part, le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, cité par des médias. L'offensive menée par l'armée depuis près d'une semaine a été déjà couronnée par un franc succès, selon des sources proches du gouvernement, après avoir reconquis depuis vendredi une vingtaine de villages et localités aux abords de Maaret al-Noomane, resserrant progressivement l'étau autour de cette ville, qui échappe au pouvoir central depuis 2012, selon l'OSDH. Cette région et des territoires adjacents dans les provinces voisines d'Alep, de Hama et de Lattaquié sont dominés par les terroristes de Hayat Tahrir al-Cham (HTS), l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda. Ces zones sont aussi occupées par d'autres groupuscules terroristes et des rebelles affaiblis. De son côté, la Turquie a averti hier qu'elle riposterait à toute attaque contre ses postes d'observation dans la province syrienne rebelle d'Idleb, que les forces du régime syrien s'efforcent de reprendre. "Nous riposterons sans hésitation dans le cadre de la légitime défense à toute tentative de menacer les postes d'observation turcs dans la région", a mis en garde le ministère turc de la Défense dans un communiqué. Le ministère a accusé le "régime syrien de violer un cessez-le-feu", censé être en vigueur à Idleb depuis le 12 janvier, "en continuant à tuer des civils innocents" et d'y provoquer "un énorme drame humanitaire". La Turquie avait annoncé fin décembre qu'elle ne se retirerait pas de ses postes d'observation dans la région d'Idleb dans le nord-ouest de la Syrie, où les forces de Damas, soutenues par l'aviation russe, ont intensifié leurs bombardements depuis le 16 décembre. L'armée turque est déployée dans douze postes d'observation dans la région d'Idleb, en vertu d'un accord conclu en septembre 2018 entre Moscou, allié du régime syrien, et Ankara, qui parraine les rebelles.