Des milliers de Palestiniens ont manifesté hier dans la bande de Gaza, en Cisjordanie occupée ou encore à Ramallah contre ce "plan de la honte" qui reconnaît, entre autres, El-Qods comme capitale de l'Etat hébreu. Après presque trois ans d'ajournement, le président américain, Donald Trump, a dévoilé le "deal du siècle" censé régler la question palestino-israélienne, un litige historique vieux de plusieurs décennies. Rien, pourtant, dans les faits ne mérite de présenter ce "plan de paix" pour le Moyen-Orient comme une révolution. Pis encore, le détail de ce plan dévoilé par le locataire de la Maison-Blanche, mardi soir, accorde des avantages colossaux au colon israélien et enfonce un peu plus la Palestine, déjà meurtrie par une occupation qui ne dit pas son nom. Parmi les nombreux points sensibles du projet figure l'annexion par Israël des colonies en Cisjordanie occupée, en particulier dans la vallée du Jourdain, qui doit devenir la frontière orientale d'Israël. Sans surprise, les Palestiniens ont immédiatement rejeté le plan étasunien dans le fond comme dans la forme. "Jérusalem n'est pas à vendre. Les droits des Palestiniens non plus, ils ne sont pas négociables. Et ce plan, cette conspiration, ne passera pas", a réagi le président palestinien, Mahmoud Abbas, après l'annonce de Donald Trump et de Benyamin Netanyahu du fameux "plan de paix". D'aucuns redoutent même que le conflit au Moyen-Orient ne s'envenime davantage. Pour Sami Abou Zourhi, un responsable du Hamas, "la déclaration de Trump est agressive et provoquera beaucoup de colère". "La déclaration de Trump sur Jérusalem est absurde, et Jérusalem sera toujours une terre pour les Palestiniens (...). Les Palestiniens contesteront cet accord et Jérusalem restera une terre palestinienne", a-t-il dit. Des milliers de Palestiniens ont manifesté hier dans la bande de Gaza , en Cisjordanie occupée ou à Ramallah contre ce "plan de la honte" qui reconnaît, entre autres, El-Qods comme capitale de l'Etat hébreu. Peu après l'allocution présidentielle, l'ONU a d'ailleurs souligné qu'elle s'en tenait aux frontières définies en 1967. Le plan assure qu'El-Qods restera "la capitale indivisible d'Israël" et propose de créer une capitale de l'Etat palestinien cantonnée dans des faubourgs d'El-Qods-Est. "Il est impossible pour n'importe quel enfant, arabe ou palestinien, d'accepter de ne pas avoir El-Qods" comme capitale d'un Etat palestinien, a lancé M. Abbas, une position partagée par le Hamas, mouvement de résistance qui contrôle la bande de Gaza. "La soi-disant équipe américaine pour la paix a seulement copié et collé le plan de Netanyahu et des colons", a fustigé Saëb Erakat, secrétaire général de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). L'Iran a jugé que "le plan de paix de la honte imposé par l'Amérique aux Palestiniens est la trahison du siècle et est voué à l'échec". La Jordanie a estimé, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, que l'établissement d'un Etat palestinien indépendant sur les frontières de 1967 restait "la seule voie pour une paix globale et durable". L'Egypte a adopté une position prudente, se contentant d'appeler Israéliens et Palestiniens à un examen "attentif" et "approfondi" du plan. Beaucoup plus ambivalente, l'Arabie saoudite a de son côté d'abord dit "apprécier" les efforts de Donald Trump. Puis le roi Salmane s'est exprimé pour affirmer son soutien "inébranlable" aux droits des Palestiniens.