Le Hamas a déjà annoncé la semaine dernière accepter un Etat palestinien dans les frontières de 1967, tout en continuant à rejeter l'existence d'Israël. Une nouvelle dynamique diplomatique est enclenchée ces derniers jours, dans l'espoir de relancer un processus de paix israélo-palestinien, dans l'impasse depuis presque cinq ans, en raison de la politique de colonisation israélienne qui a sapé tous les efforts de l'ancienne administration Obama. Avec l'arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche, les parties en conflit tentent de reprendre langue, malgré un contexte marqué par une poursuite des projets de colonisation en territoires palestiniens occupés et une intensification des opérations de répression israéliennes contre les Palestiniens en Cisjordanie occupée. Premier signe de cette volonté de débloquer les choses, la décision du Hamas d'accepter un Etat palestinien dans les frontières de 1967, ce qui constitue une première de la part de ce mouvement, même s'il campe toutefois sur sa position de rejet d'Israël en tant qu'Etat. Dans sa nouvelle charte, rédigée une première fois en 1988, le Hamas estime que "l'établissement d'un Etat palestinien entièrement souverain et indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Al Qods pour capitale, (...) est une formule de consensus national". Toujours du côté palestinien, la sortie hier du président palestinien Mahmoud Abbas qui a affirmé sa disponibilité à rencontre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, mais sous parrainage du président américain Donald Trump. Ce dernier s'apprête à effectuer sa première visite à l'étranger, en choisissant Tel-Aviv et Ramallah comme seconde destination après Riyad. M. Trump a accepté l'invitation palestinienne à venir dans les Territoires occupés "et nous attendons maintenant sa visite bientôt à Bethléem", ville au sud d'El-Qods occupée (Jérusalem), a annoncé M. Abbas à Ramallah, aux côtés du président allemand Frank-Walter Steinmeier. Pour rappel, MM. Abbas et Netanyahu n'ont pas eu d'entretien direct substantiel depuis 2010, alors que l'effort pour résoudre l'un des plus vieux conflits de la planète est enlisé depuis avril 2014 et l'échec d'une initiative diplomatique américaine. Lors de sa visite à Washington, M. Abbas a dit à M. Trump l'engagement palestinien "en faveur d'une paix basée sur la justice et ayant pour références les résolutions internationales et la solution à deux Etats", c'est-à-dire la création d'un Etat palestinien coexistant en paix avec Israël, a rapporté le président palestinien hier. Cet Etat doit être "un Etat souverain dans les frontières de 1967 et ayant pour capitale Jérusalem-Est", a répété M. Abbas. Lyès Menacer