L'incapacité du premier responsable de l'entreprise à répondre favorablement à leurs demandes est également énumérée. Pas moins de 500 travailleurs du Complexe de machinisme agricole de Sidi Bel-Abbès (CMA, ex-Sonacome) ont déclenché avant-hier, et pour la deuxième fois consécutive, une grève de trois jours et ont également observé un sit-in devant l'entrée principale de l'entreprise pour protester contre les conditions de travail et revendiquer la récupération du plan de charge de l'entreprise, à savoir la construction de l'ensemble de matériels agricoles, notamment une gamme variée de produits, à savoir la moissonneuse-batteuse, la machine de pulvérisation, les remorques, les citernes et les équipements de labours qui sont actuellement produits en partenariat par deux entreprises étrangères Simpo (Pays-Bas) et Galucho (Portugal). Selon M. Mechernan, membre du bureau du syndicat d'entreprise, "aujourd'hui, nous sommes en grève pour des revendications légitimes, c'est-à-dire le retour de tous les produits qui étaient auparavant fabriqués par notre entreprise mère, et nous refusons de nous associer à des partenaires étrangers qui n'ont ramené aucun plus pour notre économie nationale, en particulier à notre entreprise. La raison de cette grève est également due à l'incapacité du premier responsable de notre entreprise à répondre aux demandes des travailleurs soulevées lors de la dernière assemblée générale et qui s'est contenté de répliquer : ‘La réponse à ces demandes est du ressort des responsables centraux et je ne peux y répondre'". Pour leur part, les travailleurs, qui se sont exprimés devant les représentants de la presse, ont unanimement déclaré : "Aujourd'hui, nos revendications ont changé. Nous exigeons le départ de l'ensemble des responsables du CMA. Est-il concevable qu'une entreprise de la taille de la nôtre, qui produisait plus de trente produits, travaille aujourd'hui en sous-traitance pour fabriquer quatre produits ? Où allons-nous ? Nous exigeons la restitution de la production de nos produits qui sont actuellement entre les mains de Simpo et Galucho." En ce sens, ils ont révélé que "depuis l'arrivée de ces deux sociétés étrangères, nous avons du mal à percevoir nos salaires et parfois jusqu'à un mois de retard. Le plus grave dans tout cela, nous ne travaillons pas et on est payé à chaque fin de mois. Chose qui est interdite par la loi et surtout par notre religion". Et d'ajouter : "Les deux entreprises étrangères travaillent, et nous les Algériens, nous dormons quotidiennement. C'est déraisonnable de le constater, et pendant combien de temps resterons-nous dans cette situation ? En plus de cela, chaque fois que nous protestons, l'administration élude sous le prétexte que ‘ça vient d'en haut et je ne peux pas y répondre'. Aujourd'hui, le CMA est en déclin continu, et pour combien de temps resterons-nous à la merci de la banque ? Nous voulons travailler et produire, et notre message est adressé au président de la République." Cependant, toutes nos tentatives de rencontrer le directeur général du CMA ou un de ses adjoints ont été vaines, au motif invoqué par les agents de sécurité : "Le DG et l'ensemble de ses adjoints sont absents aujourd'hui."