La réforme de l'éducation nationale a été au menu du Conseil des ministres qui s'est réuni avant-hier sous la présidence d'Abdelmadjid Tebboune. Lors de ce Conseil, plusieurs mesures ont été annoncées afin d'améliorer la qualité de l'enseignement et les conditions de scolarisation. Le président Tebboune a, dans son intervention, annoncé l'interdiction des réunions non pédagogiques dans les établissements de l'éducation. La feuille de route pour ce secteur contient une batterie de décisions à concrétiser d'urgence, dont l'allégement du poids du cartable grâce à des fiches pédagogiques, l'élargissement des instituts de formation des personnels et la révision du système de formation spécialisée et continue. Dans son exposé devant le Conseil des ministres, le ministre de l'Education nationale a insisté sur le recul des filières mathématiques, maths techniques et de l'enseignement technologique, relevant, en outre, la prédominance de la mémorisation et la restitution de la leçon telle qu'écrite sur le cahier, sans l'encouragement de l'apport personnel de l'élève. Le nouveau ministre de l'Education promet des "réformes sérieuses du système éducatif pour permettre aux citoyens de constater le changement radical dès la rentrée scolaire 2020-2021". La durée semble courte pour un si vaste chantier de réformes qui doit commencer, selon le premier responsable du secteur, par la "promotion des filières mathématiques et maths techniques pour augmenter le taux d'accès à ces filières, estimé actuellement à 3,46%, avec la prise de mesures incitatives pour encourager les élèves à s'orienter vers ces filières, comme la possibilité d'accès aux spécialités très demandées telles que celles de médecine et de pharmacie". En deuxième lieu, il sera procédé, selon la même source, à l'augmentation du taux d'accès à l'enseignement technique, estimé actuellement à 15,8%, alors que la moyenne mondiale est de 30%. Cependant, dans ce plan de réformes annoncé, la réécriture et l'allégement des programmes scolaires, ainsi que la révision des méthodes d'apprentissage, pourtant maintes fois revendiqués par les associations des parents d'élèves et les syndicats du secteur, ne figurent pas. Une étude présentée récemment, lors d'une journée parlementaire, affirme que 14% des élèves inscrits dans des établissements primaires ont de sérieuses difficultés d'apprentissage. Ce taux est de l'ordre de 26% au collège. Le ministre de l'Education ne dit pas comment et avec quels moyens il va apporter un changement notable au secteur de l'éducation, dès septembre prochain. À l'occasion du même Conseil du gouvernement, le chef de l'Etat a également demandé l'instauration d'un baccalauréat professionnel qui requiert, estime la ministre de la Formation professionnelle, "la mise en place d'une ingénierie pédagogique spécifique au baccalauréat professionnel, en collaboration avec les ministères de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, outre la création d'un office d'examens et de concours propre au secteur et à la préparation de la rentrée professionnelle 2020-2021". Dans ce sens, le président Tebboune a appelé à l'introduction de nouvelles matières "dans le cadre de la modernisation du développement, en adéquation avec les besoins de l'économie nationale, à l'image de l'intelligence artificielle et de l'énergie solaire", ainsi qu'un "baccalauréat professionnel artistique, afin de combler le manque dans le domaine de la production culturelle, en général, et de l'industrie cinématographique, en particulier, au vu des recettes qu'elles génèrent pour l'économie et leur capacité à barrer la route à l'invasion culturelle".