À l'occasion de ce renouveau musical, les compères de Abdou El-Ksouri ont sillonné les routes algériennes dans le cadre d'une tournée organisée en collaboration avec l'Institut français en Algérie et se produisent ainsi, depuis le 3 février et jusqu'au 9, à Oran, Tlemcen, Alger, Constantine et Annaba. Ça y est, le groupe Djmawi Africa, dont le retour était très attendu, est bien là. Après le départ du chanteur et néanmoins fondateur Djamil Ghouli, qui a opté pour une carrière solo, la formation, qui a entre-temps entamé une tournée à travers le monde, est bel est bien de retour avec de nouveaux visages, un nouvel album et un joyeux mélange de sonorités, allant du jazz au celtique, en passant par le kabyle et le chaâbi. À l'occasion de ce renouveau musical, les compères de Abdou El-Ksouri ont sillonné les routes algériennes dans le cadre d'une tournée organisée en collaboration avec l'Institut français en Algérie et se produisent ainsi, depuis le 3 février et jusqu'au 9, à Oran, à Tlemcen, à Alger, à Constantine et à Annaba. Pour leur show algérois, qui s'est tenu jeudi soir à l'IFA, nombreux étaient parmi le public, les fans de la première heure qui les ont suivis depuis leur début. L'entrée du groupe sous les lumières tamisées de la scène se fait sous une salve d'applaudissements, et l'étroitesse de la scène rend encore plus impressionnante l'arrivée des membres, au nombre de neuf, avec leurs instruments comprenant des saxophones, basse, violon, guitares, goumbri, batterie et tambours. L'âme Djmawi est de retour, et les "roots" de la chanson algérienne sont plus que jamais présents dans leur musique. De Cheikha Rimiti, à travers l'hommage rendu par le chanteur Issam Bosli, en passant par le chaâbi ou encore le kabyle, tous les styles sont revus et repris à la sauce "Djmawi". Le Hirak, sa jeunesse débordante de créativité, mais marginalisée, voire méprisée, n'étaient certainement pas en reste. Dans ce morceau aux accents reggae affirmés, la bande à Abdou se moque et condamne tout à la fois l'hypocrisie des dirigeants pour lesquels l'épanouissement de la jeunesse est la dernière des priorités. "Taqachof aalina machi aalikoum, chabiba qayma bla bikoum" (La crise financière ne touche que le peuple, mais la jeunesse se débrouille sans vous). Véritable caméléon, Issam Bosli incarne l'âme même de la diversité musicale algérienne et universelle. Sa voix de baryton lui permet d'interpréter autant les morceaux du répertoire raï "old school", rock, chaâbi, que le kabyle et le gnawa à travers, entre autres, le morceau Tamaghra n'tafsut. Par ailleurs, les fans de la première heure des Djmawi ont tout naturellement tenu à être présents pour ce retour. Nostalgiques des débuts de la formation, ils sont reconnus par Abdou El-Ksouri, qui leur rend un vibrant hommage en revenant sur leurs débuts en 2007, dans cette même salle de l'IFA. S'ensuit le titre Trouh w'tkhalih, dont le clip a été dévoilé le 1er février sur la plateforme Youtube, et la reprise du morceau Lahmam li rabitou d'El-Anka. Sous les cris de "aâwadha", les Djmawi interprètent un dernier morceau devant une salle debout, en guise d'au revoir. À noter enfin que la tournée se poursuit aujourd'hui et demain respectivement au Zénith de Constantine et au Théâtre régional de Annaba.