Le Parlement libanais a accordé mardi soir sa confiance au nouveau gouvernement dirigé par Hassan Diab, lors d'un vote en séance plénière à son siège dont les alentours ont été le théâtre de heurts entre les forces de sécurité et des manifestants. Après avoir étudié la feuille de route du gouvernement lors d'une séance marathon de huit heures, 63 députés sur les 84 présents dans l'hémicycle ont accordé leur confiance à la nouvelle équipe ministérielle, tandis que 20 ont voté contre et un seul député s'est abstenu, selon le décompte énoncé par le président du Parlement, Nabih Berri. Devant l'Assemblée, le Premier ministre a lu la déclaration de politique générale de son gouvernement. Il a promis un "plan d'urgence" d'ici la fin du mois. L'équipe gouvernementale actuelle a été formée au terme de plusieurs semaines de tractations âpres entre les partis qui jouissent de la majorité au Parlement, notamment le Hezbollah et le Courant patriotique libre (CPL) du président Michel Aoun. Des manifestants qui réclament un gouvernement de technocrates, totalement indépendants de la classe politique, ont tenté mardi d'empêcher la tenue de la séance parlementaire. Ils ont investi les rues dès l'aube pour empêcher les députés d'accéder au Parlement dans le centre-ville de Beyrouth, donnant lieu à des affrontements qui ont fait plus de 370 blessés, dont certains souffrant de difficultés respiratoires à cause des gaz lacrymogènes, selon la Croix-Rouge libanaise qui a fait aussi état de 45 personnes hospitalisées. L'armée libanaise a mis en garde contre "les actes de vandalisme (...) qui entachent les revendications (de la contestation) et ne permettent pas de concrétiser ses demandes". Dans un pays au bord de l'effondrement économique, le soulèvement inédit lancé le 17 octobre réclame le renouvellement de toute la classe politique, accusée de corruption et d'incompétence.