La pièce Yema n Dzaïr (Ma mère l'Algérie) de l'association culturelle Ithren Takerdousset de Bouira a remporté le prix du meilleur spectacle de la 11e édition du Festival national culturel du théâtre amazigh, clôturé mardi soir au théâtre régional de Batna. Ayant enchanté le public, cette pièce théâtrale, relatant la triste histoire d'une mère qui consacre sa vie à son fils, happé par les affres de la criminalité une fois devenu grand, avant de finir par se retrouver en prison, a été très applaudie par le public du festival. La cérémonie de remise des prix de ce festival, qui s'est ouvert le 3 février en cours, s'est déroulée dans une ambiance festive au milieu d'une présence singulière de familles. Le prix du meilleur réalisateur a été décerné à Massinissa Hadbi pour sa pièce Ettabek Essabaâ (7e étage) du théâtre régional de Tizi Ouzou et celui de la meilleure interprétation masculine est revenu à Malek Fellag, qui a joué dans cette même pièce. De son côté, Saddam Sahraoui a remporté le prix du meilleur texte pour sa pièce Ithnain fi Ouahed (Deux en un) de la coopérative culturelle El Fadha El-Azrek de Batna, tandis que Hamza Boukir a obtenu le prix de la meilleure scénographie pour sa pièce Chafaoui (souvenirs) de la coopérative Thagherma d'Akbou (Béjaïa), dont la comédienne Hassiba Aït Djebara a remporté, au même titre que Soumia Bouneb, le prix de la meilleure interprétation féminine pour les pièces respectives de Chafaoui et Tinhinane du théâtre régional d'Oum El-Bouaghi. Quant au prix de la meilleure musique, il a été décerné à Abdeladhim Khomri pour la pièce Tinhinane du théâtre d'Oum El-Bouaghi, qui s'est également vu attribuer le prix de la seconde meilleure interprétation féminine à Zoulikha Talbi (Tinhinane), ex æquo avec Nassira Benyoucef pour la pièce Yema n Dzaïr de Bouira. Le comédien Salah Chiba, de la coopérative El-Fadha El-Azrek de Batna, a décroché, pour sa part, le prix de la seconde meilleure interprétation masculine, alors que le prix du jury a été décerné à la troupe Tala des arts dramatiques de Tizi Ouzou pour la pièce Nek nagh ntsat (Elle ou moi). Les recommandations du festival ont mis l'accent, au terme des neuf jours de compétition artistique, sur la nécessaire formation des coopératives et des troupes participantes après le constat du niveau très disparate des troupes théâtrales concurrentes. Le jury du festival a proposé de constituer un comité de sélection des spectacles et d'encourager les coproductions entre théâtres régionaux et compagnies culturelles. Le commissaire du festival Salim Souhali a considéré que "cette manifestation demeurera un espace ouvert aux énergies théâtrales créatives afin de promouvoir le théâtre d'expression amazighe". Au total, 16 troupes de diverses localités du pays, dont celles des théâtres régionaux de Béjaïa, de Tizi Ouzou et d'Oum El-Bouaghi, ainsi que celles du Théâtre national d'Alger, ont participé à ce festival, qui a connu notamment la tenue d'une conférence sur le théâtre en tant qu'espace de communication et de fraternité.