Les vieux du village ont tenu à célébrer cette tradition ancestrale en présence de nombreux jeunes et enfants en vue de les pousser à la perpétuer. Les villageois de Bouzeguène ont vécu, lundi dernier, une des journées les plus euphoriques de leur histoire. Perpétuer une tradition ancestrale est sans doute une action qui concourt à revivre le passé dans une ambiance d'union, de réconciliation et de solidarité. La mobilisation des villageois autour du comité était perceptible ; aucun détail n'a été négligé. Chaque commission avait une tâche bien précise pour mener à terme le programme tracé. Samedi dernier, trois taureaux dont deux provenant de dons de deux citoyens du village avaient été sacrifiés, soigneusement coupés et mis dans le frigo en prévision du grand déjeuner. Lundi, le village s'est transformé, dès le petit matin, en épicentre d'une attraction pittoresque. Les villageois étaient les premiers à prendre place dans l'enceinte de l'école transformée, pour la circonstance, en lieu de pèlerinage. Du haut du balcon de l'école, des chants religieux et révolutionnaires étaient diffusés à travers de puissants baffles. L'imam du village prodiguait la bénédiction à tous les visiteurs venus honorer la fête du village ainsi qu'aux nombreux donateurs. La cour de l'école se remplissait au fil des heures et les invités étaient successivement annoncés à travers le micro par l'animateur. Les comités de villages, les correspondants locaux de la presse, la Chaîne II, Berbère TV… tous étaient là pour honorer et couvrir l'événement. Les villages chargés de la restauration préparaient les couverts dans les différentes salles de classe. Vers 11 heures, les femmes auxquelles était confiée la préparation du couscous arrivaient, par familles. Elles traversaient la cour superbement vêtues de leurs plus belles robes et portant d'immenses plats de couscous et des bouteilles d'huile d'olive. Elles chantaient et lançaient des youyous stridents. La sauce et la viande étaient préparées par des hommes expérimentés en cuisine. Midi pile, tout le monde est invité à se mettre à table. Il y avait de la place pour tous. La dégustation du couscous fait partie des us et coutumes, elle est même une étape qui attire le plus grand nombre de villageois. Tout le monde avait droit à un gros morceau de viande que d'aucuns avaient des difficultés à terminer. Hommes, femmes, enfants étaient conviés à ce fastueux déjeuner. 13 heures, le wali de Tizi Ouzou, M. Hocine Ouaddah, accompagné d'une importante délégation, arrive au village. Il avait auparavant déposé une gerbe de fleurs sur la tombe du colonel Mohand Oulhadj. Sous la bâtisse du centre culturel Colonel-Mohand-Oulhadj, en chantier, le wali a écouté les explications relatives au projet qui a accusé un long retard dans sa réalisation. Il avait été lancé il y a dix ans et n'a bénéficié que de 660 millions de centimes. Les villageois ont préconisé au wali le transfert du projet au financement sectoriel. Le wali s'est ensuite rendu au stade du village, qui avait bénéficié d'une enveloppe pour sa réfection, et a procédé à son inauguration provisoire en attendant une nouvelle subvention pour la réalisation des vestiaires et le bitumage de la route qui mène au stade. Deux matches étaient programmés pour son ouverture : les vétérans de la JSK qui ont battu ceux de l'AS Bouzeguène (6 à 1) et une finale de tournoi entre le club d'Aït Zikki et celui d'Illoula, remportée par le premier sur le score de 2 à 1. C. Nath Oukaci