Surnommé "la boîte noire" de vingt ans de règne du président déchu Abdelaziz Bouteflika, Mokhtar Reguieg serait accusé notamment de "trafic d'influence", de "corruption", d'"octroi d'indus privilèges" et de "non-dénonciation" de trafic de produits alimentaires subventionnés. L'ex-directeur du protocole de la présidence de la République, Mokhtar Reguieg, a été présenté, dimanche, devant le juge d'instruction près le tribunal de Sidi M'hamed, qui a décidé de le placer, hier, en détention provisoire à la prison d'El-Harrach. Surnommé "la boîte noire" de vingt ans de règne du président déchu Abdelaziz Bouteflika, Mokhtar Reguieg serait accusé notamment de "trafic d'influence", de "corruption", d'"octroi d'indus privilèges" et de "non-dénonciation" de trafic de produits alimentaires subventionnés. Les années Bouteflika se sont traduites par une montée en puissance de ce personnage, le plus proche, avancent nos sources, de l'ex-président de la République, après son frère et conseiller Saïd Bouteflika. Il était alors à l'époque inimaginable de penser qu'il serait un jour placé en détention. Mokhtar Reguieg est poursuivi dans le cadre du dossier de l'homme d'affaires Hocine Mansour Metidji, incarcéré à son tour, ainsi que son fils, pour financement occulte de la campagne électorale de Bouteflika, transfert illicite de capitaux vers l'étranger, ainsi que pour trafic de produits alimentaires subventionnés par l'Etat. L'homme d'affaires spécialisé dans l'agroalimentaire a entraîné, dans sa chute, de nombreux autres anciens hauts responsables convoqués avant-hier, au tribunal de Sidi M'hamed, pour des auditions. Parmi eux, les deux ex-Premiers ministres Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia, l'ancien ministre des Travaux publics Abdelkader Zâalane, en sa qualité de directeur de campagne de Bouteflika pour le cinquième mandat, l'ex-ministre de l'Habitat ayant occupé, en outre, la fonction de wali de Mostagamen, Abdelhamid Temmar et des cadres du secteur de l'agriculture et des banques publiques. Le juge d'instruction a également entendu le patron du groupe ETRHB, Ali Haddad, dans le sillage de ses révélations, lors du procès sur les avantages accordés indûment aux concessionnaires automobiles, sur la contribution de 10 millions de dinars de Hocine Metidji, à la cagnotte du cinquième mandat. Limogé de son poste de directeur du protocole de la Présidence le 17 avril 2019, Mokhtar Reguieg avait été entendu, en tant que témoin, devant le tribunal militaire de Blida dans l'affaire "du complot contre l'autorité de l'armée et de l'Etat", impliquant Saïd Bouteflika, les généraux Mohamed Mediène et Athmane Tartag, ainsi que la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, qui a été innocentée le 10 février dernier par la Cour d'appel de ces deux accusations.