À l'instar de tous les autres corps pédagogiques, le SNCCOPEN réclame une augmentation salariale, et la titularisation de 135 000 fonctionnaires contractuels. Quelque 70 à 80 travailleurs des corps communs et ouvriers professionnels du secteur de l'éducation nationale ont tenu, hier, un rassemblement devant le siège de la wilaya d'Alger, à l'issue duquel, une délégation a été reçue par une conseillère du wali, à laquelle a été remise une plateforme de revendications destinée au Premier ministre. Cette action intervient au deuxième jour de la grève accompagnée de sit-in devant les sièges des wilayas, à laquelle a appelé le Syndicat national des corps communs de l'éducation nationale (Snccopen) qui réclame une augmentation salariale, à l'instar de tous les autres corps pédagogiques, et la titularisation de 135 000 fonctionnaires contractuels. Pour ce faire, ce syndicat, tout en dénonçant la situation socioprofessionnelle désastreuse du personnel des corps communs, en voulant pour preuve que la fourchette des salaires soit comprise entre 18 000 et 35 000 DA, revendique, notamment, une augmentation de la prime de rendement de 40%, "la permanisation" des travailleurs, l'abrogation des articles 19 et 22 du décret présidentiel 06-03 du 15 juillet 2006 portant contractualisation des agents de la fonction publique, l'octroi de primes de la documentation et pédagogiques au profit des laborantins et l'accélération de l'application du décret présidentiel n°266-14, avec effet rétroactif. En optant pour la protestation, le Snccopen laisse toutefois la porte ouverte à la conciliation avec le ministère de tutelle, qu'il doit rencontrer le 3 mars prochain, a indiqué le syndicat au lendemain d'un communiqué où le ministère de l'Education nationale a réaffirmé "l'intérêt accordé à l'amélioration des conditions socioprofessionnelles des travailleurs du secteur, toutes catégories confondues, et à la satisfaction de leurs revendications légitimes exprimées dans le respect des lois de la République", estimant que le dialogue était "le seul moyen" de rétablir la sérénité et le calme au sein du secteur. Dans son communiqué rendu public samedi dernier, le MEN a, par ailleurs, déploré les appels lancés sur les réseaux sociaux pour organiser des mouvements de protestation "sans aucun respect de la législation, de la réglementation en vigueur et des lois de la République", exhortant toutes les parties concernées à "faire preuve de prudence et de vigilance face à ces appels tendancieux et à ne pas les suivre". À ce communiqué a répondu, d'abord, le personnel des corps communs, en rappelant qu'il a "attendu sept ans pour la mise en œuvre de ce qui a été convenu avec le ministère de tutelle", ajoutant que "ce qui a amené la corporation à tirer la sonnette d'alarme est l'abandon par le gouvernement et le ministère de leurs engagements antérieurs". Les enseignants du primaire y ont également répondu lors d'un rassemblement tenu hier devant l'annexe du ministère de l'Education. Estimant que ledit communiqué comporte des menaces à l'endroit des enseignants du primaire, en le déclarant suspect, ils ont rappelé le droit de grève en déplorant l'absence de propositions pour le règlement de cette crise de la part du ministère de tutelle. Se disant affranchis de la tutelle des syndicats "bureaucratiques", les enseignants du primaire se sont dit non concernés par la grève du 26 février prochain, mais assurent ne rien entreprendre pour casser cette protestation.